Rassemblement

Emmanuel Macron a perdu de sa superbe auprès de ses partisans les plus dévoué le 9 juin au soir, après son annonce coup de tonnerre de la tenue d’élections législatives anticipées. Une annonce motivée par la victoire massive du Rassemblement National aux élection européennes, et qui selon le président de la République était inévitable. Une opinion loin d’être partagée par tous les macronistes, plusieurs de ses ministres ayant même émis publiquement des doutes et des craintes concernant la décision du chef de l’État français. Au lendemain de la victoire du RN au premier tour du scrutin ce dimanche, le président centriste veut tout de même motiver ses troupes et les convaincre que tout n’est pas perdu pour les pousser à se rendre aux urnes la semaine prochaine. Le président de la République a ainsi appelé à un  » large rassemblement clairement démocrate et républicain  » face au parti de Marine Le Pen, dans une déclaration écrite transmise aux médias. Pour François Bayrou, allié historique d’Emmanuel Macron et du parti Ensemble, cette affirmation du chef de l’État signifie que les résultats et les consignes seront donnés circonscription par circonscription. Toutes les enquêtes d’opinion donnaient le RN largement en tête de ce premier tour de scrutin des élections législatives anticipées, décidées au lendemain d’une élection européenne, le 9 juin, marquée par la victoire du RN. Le premier tour du 30 juin s’inscrit dans cette dynamique. Mais il est aussi marqué par une participation élevée, soulignée par Emmanuel Macron, qui montre une volonté de la part des Français de  » clarifier la situation politique « . Surtout alors que le taux de participation de la dernière élection législatives avait lui marqué le record absolu d’abstention avec moins de 40% de taux de participation.  » Leur choix démocratique nous oblige « , a ajouté le président de la République, après avoir réuni les chefs des partis avec lesquels il gouverne depuis 2017. Alors que le  » front républicain  » contre l’extrême droite n’a cessé de se fissurer au fil des ans, le président de la République n’avait pas totalement clarifié l’attitude à suivre en cas de duels entre le RN et le NFP ou de triangulaires avant le premier tour des élections législatives de l’Assemblée nationale. Des ténors de son camp, à l’instar de son ministre de l’Économie Bruno Le Maire, semblaient jusqu’ici plutôt pencher pour un  » ni RN ni La France insoumise « , fustigé par la gauche et critiqué jusque dans son propre camp. Plusieurs responsables de gauche ont d’ailleurs lancé à leurs homologues de droite et du centre, qu’aujourd’hui c’était à leur tour de voter pour eux pour contrer le RN, comme la gauche la fait en 2002, 2017 et 2022 en se mobilisant pour voter pour Jacques Chirac et Emmanuel Macron. Mais les consignes de votes ne font pas les élections et ce sont les électeurs qui auront le dernier mot dimanche prochain. Reste à voir s’ils choisiront de donner les clés de nation au Rassemblement National en lui permettant de gouverner avec une majorité absolue ou s’ils se méfient encore des capacités de gouvernance de ce parti qui n’a jamais été au pouvoir.