Imane Khelif, une vie de combats: Retour sur un scandale

Imane Khelif, qualifiée brillamment mardi soir en finale des super welters de boxe aux JO-2024 de Paris, aura subi jusque-là, des péripéties rarement vécues par un athlète de haut niveau. De la calomnie aux critiques acerbes et viles sur son genre, elle aura vécu depuis mars 2023 un véritable cauchemar. Retour sur une injustice sportive […] The post Imane Khelif, une vie de combats: Retour sur un scandale appeared first on Le Jeune Indépendant.

Aou 8, 2024 - 02:45
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Imane Khelif, une vie de combats: Retour sur un scandale

Imane Khelif, qualifiée brillamment mardi soir en finale des super welters de boxe aux JO-2024 de Paris, aura subi jusque-là, des péripéties rarement vécues par un athlète de haut niveau. De la calomnie aux critiques acerbes et viles sur son genre, elle aura vécu depuis mars 2023 un véritable cauchemar. Retour sur une injustice sportive nommée Imane Khelif.

La participation galactique de cette courageuse athlète algérienne aux JO-2024 de Paris en boxe dans la catégorie des superwelters (66 kgs), couronnée par une superbe finale arrachée certes facilement face à la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng, est un drame psychologique et social, qui se termine bien.

Comme pour signifier à tous ceux, et ils sont nombreux autant dans l’Hexagone qu’au Maghreb (ils se reconnaitront d’ailleurs), qui ont tenté de lui barrer les sentiers de la consécration et de la gloire, qu’ils ont oublié qu’il y a quelque part une justice immanente.

Imane Khelif n’est pas Joe Louis, ni Rocky Graziano, encore moins Jack La Motta. Elle est, à elle seule, avec sa force mentale et sa grinta, sa foi et son acharnement à gravir les sentiers qui montent, tout le nectar et la puissance des boxeurs algériens qui ont défrayé la chronique et fait trembler les rings durant ces trente dernières années. Elle est la digne héritière des Loucif Hamani, Kaddour Aliane, qui avait rapporté en 1963 la première médaille d’or algérienne en boxe, Ould Makhloufi, Solatni, Moussa et tant d’autres stars de la boxe DZ.

Comme pour faire un pied-de nez à la fatalité dans laquelle les pseudo-techniciens et autres resonsables de l’AIB voulaient l’enfoncer en mars 2023, Khelif a combattu sur et en dehors des rings pour se faire entendre, expliquer sa vérité, et se faire respecter à coups de jabs et d’uppercuts par un environnement extra-sportif, dont la chauvine presse hexagonale n’est pas des moindres, ni exempte de tout reproche dans la cabale qu’elle a endurée depuis son entrée en lice face à l’italienne Angela Carini en 1/8e de finale des JO-2024 de Paris.

En fait, tout est parti, donc, de New Delhi, en mars 2023 lors des championnats du monde de boxe amateur. Rappelons au passage que plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la Grande Bretagne, le Canada ou l’Australie, mais pas la France, avaient boycotté ces championnats au motif que l’AIB ne satisfaisait pas à certaines règles et règlements internationaux de la discipline.

Même le CIO ne reconnait pas cette fédération et conditionnait l’organisation de tournois olympiques en 2020 par l’AIB à la levée de certaines réserves. Ce que la fédération du Russe Umar Kremlev n’a jamais faite. Et, le 29 mars 2023, c’est le coup de tonnerre, le scandale de trop dans la capitale indienne.

Umar Kremlev

Lorsque, ce jour-là, j’arrive le matin à la rédaction sportive de l’agence algérienne APS, Saadi Soltani, un spécialiste de la boxe et qui suivait l’évolution d’Imane Khelif dans le championnat du monde organisé par l’AIB, m’annonce avec un air étonné que l’Algérienne a été disqualifiée après avoir subi des tests hormonaux. Quels tests ? Je ne sais pas, même la commission de l’AIB qui a ordonné et fait les prélèvements n’a pas donné plus d’explications. Imane Khelif (-66 kgs) s’était la veille qualifiée pour la finale de ces mondiaux de boxe contre la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng et devait disputer le podium de championne du monde à la chinoise Yang Lieu.

Un terrible coup dur autant pour l’athlète algérienne que pour la fédération et ses fans. Au sein de la rédaction, c’était le grand point d’interrogation, d’autant que les contacts avec la délégation algérienne à New Delhi étaient difficiles. Un peu plus tard dans la journée, les informations, au compte-goutte, arrivent enfin : la Fédération Internationale de Boxe (IBA) a confirmé cette exclusion pour non-respect des « critères d’éligibilité ».

Mais aucune précision sur les raisons de cette décision, invoquant le secret médical. « L’IBA respecte ses règles et ses règlements ainsi que l’intimité personnelle et médicale de ses sportifs, la violation des critères d’éligibilité ne peut par conséquent pas être communiquée par l’IBA », telle a été la réponse de cette fédération internationale à une question de l’AFP. A l’agence, un des membres du staff de Khelif nous apprend que l’AIB lui a fait des tests hormonaux et que l’un de ces tests pratiqués sur la boxeuse de 23 ans aurait mis en évidence un taux trop élevé de testostérone dans son organisme.

Grande était alors la déception de Khelif qui, à ce moment-là, a pu compter autant sur le soutien des boxeurs algériens que du ministre des sports Abderrahmane Hammad et le comité olympique algérien que ce dernier préside. A la guerre comme à la guerre : le COA et le ministère des sports déclenchent alors la contre-attaque.

Face à la polémique qui enflait, le Comité Olympique et Sportif Algérien publie alors un communiqué pour annoncer qu’il prendrait en charge l’accompagnement médical de la championne et soutiendrait ses préparatifs en vue du tournoi africain qualificatif pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. « Nous sommes déterminés à ce qu’Imane Khelif participe aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer son succès », a déclaré le COA.

Le ministre algérien des sports est quant à lui à fond avec la jeune athlète, une des révélations de la boxe algérienne post-covid19. Ecoutons-le : ‘’Dans la boxe féminine, des tests médicaux s’imposent avant chaque combat. Imane Khelif a passé les tests le 16 et les résultats ont été révélés le 23 mars. Après avoir été informée de la disqualification de notre boxeuse, la fédération algérienne de boxe a introduit un recours samedi matin, soit quelques heures avant la finale, mais le recours n’a pas été accepté par le comité exécutif de l’association internationale de la boxe.»

Poursuivant sa déclaration, Hammad précise que le MJS va défendre en force le dossier. « On attend le retour de la délégation algérienne de New-Delhi pour qu’Imane Khelif passe de nouveaux tests médicaux. Une fois les résultats récupérés, on pourra introduire un nouveau recours. Une chose est sûre, on ne va pas rester les bras croisés. On va tout faire pour défendre notre boxeuse. Ce qui nous rassure, est que le tournoi qualificatif ( qui s’est a déroulé à Dakar au Sénégal) sera géré par le comité international olympique.’’

Une belle histoire, qui va bien finir
Et cela n’a pas raté, puisque le CIO a été convaincu, après des tests médicaux présentés par la partie algérienne, et déclaré la boxeuse Imane Khelif apte à participer au tournoi qualificatif des JO-2024 de Paris.

Au mois de mai 2023, deux mois après le scandale de Delhi, Kheireddine Barbari, secrétaire général du Comité olympique et sportif algérien (COA), annonce la bonne nouvelle : »Nous avons reçu dernièrement une correspondance du Comité International Olympique (CIO), confirmant la possibilité pour notre boxeuse Imane Khelif de prendre part au tournoi préolympique prévu au mois d’août prochain au Sénégal, et aux JO-2024 de Paris (en cas de qualification), ce qui constitue une opportunité pour la pugiliste algérienne de prouver de nouveau son niveau, et son droit à participer aux qualifications pour le rendez-vous olympique de Paris-2024.

Petite boucle fermée pour Imane Khelif, victime d’une entourloupe de l’AIB du Russe Umar Kremlev, l’homme qui dirige d’une poigne de billets de banque l’AIB. D’autant que l’Algérienne avait participé aux JO de Tokyo et qu’elle est, avant le coup de Jarnac de mars 2023 à New Delhi, vice- championne du monde en 2022.

Alors, dernier round pour Imane Khelif ? Non, puisque la cabale va la poursuivre aux JO de Paris et ce sera une parfaite comédienne italienne, Carini, avec laquelle elle s’entraînait pourtant, qui va lui porter un traître coup dans le dos.

Après un cinéma à l’italienne en 2020 à Tokyo, elle refait à Paris-2024 le même coup avec un abandon au bout de 46 secondes de combat, pour éviter sûrement de se faire amocher, qui va alimenter de nouveau la polémique, les sarcasmes et les critiques acerbes contre Khelif de milieux médiatiques, politiques et culturels de tous horizons, telle Joanne Rowling, la créatrice de Harry Potter  voire  le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump ou le fantasque et patron de X et Tesla Elon Musk.

Elon Musk et Joanne Rowling

Voilà, brièvement résumées les déboires, les tribulations et les psychodrames vécus à son corps défendant par Imane Khelif à la veille et après les 1/8eme de finales du tournoi de boxe des JO2024 de Paris. Une épreuve très dure, non pas sur le ring, mais sur un terrain beaucoup plus sournois, qui fait très mal psychiquement, celui de la destruction psychologique et mentale préméditée d’une athlète accomplie, un des sports favoris d’ailleurs de la presse française et des haineux de touts bords.

Les malheurs de Khelif, qui a eu autant le soutien de la fédération algérienne de boxe, le COA et le ministère des sports, que celui, stratégique, du CIO qui est allé même jusqu’à calmer ses concurrentes très à l’aise sur les réseaux sociaux que sur un ring, se sont estompés aujourd’hui. Vendredi sera un autre jour ! Pour tous, pour la boxe, le fair-play olympique, pour Imane.

Car vendredi 8 août 2024, le cours de l’histoire, celui qui a été faussé et détourné un certain mois de mars 2023 par l’AIB, rejoindra sa trajectoire naturelle, sous l’égide du Comité International Olympique, lors d’une prometteuse finale des Supers welters entre Khelif et la chinoise Yang Liu. Etrange destin des deux boxeuses, qui devaient se rencontrer en finale de la catégorie lors du championnat du monde de New Delhi, faussée par l’AIB.

A quelque chose, malheur est bon, dit l’adage. Et la pugiliste algérienne Imane Khelif, brillante finaliste des Superwelters mardi soir à Roland Garros en demi-finales du tournoi olympique 2024 de boxe féminine, de donner une cuisante leçon autant à tous ceux qui nageaient en eaux troubles pour la déstabiliser, à défaut de la disqualifier, qu’à ceux qui l’avaient…honteusement disqualifiée en mars 2023 à New Delhi lors des championnats du monde organisés par l’AIB, dont l’Algérie n’est plus membre après un scandale nommé Khelif.

Par un curieux hasard de l’histoire, tous les déboires extra-sportifs de la boxeuse algérienne de ces derniers jours, beaucoup plus alimentés par une campagne haineuse de désinformation, viennent de partir en fumée, l’espace d’un sublime combat des demies contre la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng.

Vendredi, la boxe féminine DZ aura rendez-vous avec l’histoire. Son histoire, particulière, sans triche ni coups bas, à la loyale, comme les anciens boxeurs à l’image d’Omar Aliane, Ammi Kaddour de Benkhellil, qu’Imane Khelif va écrire en argent ou en or. Qu’a Dieu ne plaise !

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