Les jours de Netanyahou semblent comptés

Les pays intermédiaires dans les négociations indirectes entre Israël et Hamas, que sont les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte, ont fait pression depuis l’assassinat de Ismaël Haniyeh à Téhéran pour que les négociations reprennent au plus vite, de préférence dès aujourd’hui 15 août, soit à Doha soit au Caire. Comme pour mieux s’assurer du succès […]

Aou 14, 2024 - 20:50
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Les jours  de Netanyahou semblent comptés

Les pays intermédiaires dans les négociations indirectes entre Israël et Hamas, que sont les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte, ont fait pression depuis l’assassinat de Ismaël Haniyeh à Téhéran pour que les négociations reprennent au plus vite, de préférence dès aujourd’hui 15 août, soit à Doha soit au Caire. Comme pour mieux s’assurer du succès de l’entreprise, les Etats-Unis et le Qatar se sont pour ainsi dire partagé les rôles, les premiers se chargeant de convaincre Israël de la nécessité de retourner à la négociation en vue d’un échange de prisonniers et d’une trêve, et le second de travailler au corps le Hamas dans la même optique, une tâche qui ne posait pas de difficulté particulière jusqu’à l’assassinat par Israël de son chef politique. Rien n’indique pour l’heure que leurs efforts ont été fructueux, même si le gouvernement israélien a fait savoir que pour sa part il était disposé à envoyer une délégation, une annonce en revanche non encore faite par le Hamas. On apprend par ailleurs que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a reporté sa nouvelle tournée au Moyen-Orient, qui devait commencer hier, ce que l’on sait non pas d’un communiqué officiel mais d’un scoop d’Axios repris en chœur par les autres médias.

Le plus probable donc est que le rendez-vous de ce 15 août n’est pas le bon, et que si malgré tout retour aux pourparlers indirects il y a, ce sera pour un autre jour, celui-ci n’étant pas aussi proche qu’on serait porté à le croire, à plus forte raison si le périple de Blinken a été ajourné non pas parce que le temps a manqué pour organiser dans les meilleures conditions la rencontre projetée mais par crainte que les Iraniens, ou le Hezbollah, ou quelque autre allié de l’Iran, n’attende que la présence du secrétaire d’Etat dans la région pour déclencher une attaque contre Israël. On ne peut exclure toutefois l’hypothèse que l’explication à ce report soit ailleurs, dans l’espèce de désordre qui règne en Israël, où rien ne va plus entre le ministre de la Défense Yoav Gallant et son Premier ministre Benyamin Netanyahou, le premier ayant déclaré qu’Israël seul était responsable de la non-conclusion à ce jour d’un accord avec le Hamas. Au vu d’un désaccord aussi névralgique, il semble que les jours de Netanyahou et de son gouvernement soient comptés. Un chef de gouvernement ne peut pas tolérer un écart comme celui que s’est autorisé en l’occurrence un ministre de la Défense sans limoger aussitôt le contrevenant, sous peine de perdre à la fois la face et toute autorité. Le propos de Gallant revient à dire qu’il ne sert à rien de reprendre des négociations si Netanyahou est encore à même de les faire échouer. Pour obtenir un accord en vertu duquel les captifs sont libérés, il faut commencer par se débarrasser de Netanyahou, ou alors être en capacité de l’empêcher de nuire à nouveau. Il est évident que ce n’est pas en son nom personnel que Gallant s’exprime comme il le fait, mais en tant que représentant des forces armées, ainsi que d’une partie importante de l’opinion israélienne, Israël étant aujourd’hui un pays coupé en deux. Une opinion est avancée suivant laquelle la Knesset étant en vacances, Netanyahou n’a pas à craindre la démission de ses ministres opposés à un accord avec le Hamas. Pour être renversé, encore faut-il qu’une motion de censure soit votée contre lui, ce qui ne serait pas possible pour l’heure.

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