Lutte contre l’obésité : Mise en place d’une stratégie nationale

Face à l’augmentation alarmante du taux d’obésité en Algérie, une stratégie nationale sera mise en place pour contrer ce phénomène représentant un véritable défi de santé publique. C’est ce qu’a indiqué, ce lundi, Abdelhak Saïhi, ministre de la Santé.  

M Saïhi a souligné « la nécessité impérieuse d’aborder le problème de l’obésité, qui est devenu l’un des défis majeurs de santé publique à l’échelle globale, et notamment en Algérie », à l’occasion d’une journée d’étude dédiée au phénomène de l’obésité en Algérie, organisé à l’auditorium Pierre Chaulet au siège du ministère.

Lors de son allocution d’ouverture des travaux de cette journée d’étude, il a mis en lumière la gravité de la situation actuelle et a attiré l’attention sur l’ampleur préoccupante de l’obésité dans nos sociétés modernes. Selon les statistiques mondiales, près de 3 milliards de personnes sont touchées par cette condition, dont 80 % résident dans les pays en développement. Cette prévalence élevée dans ces régions souligne le lien direct entre l’obésité et les régimes alimentaires malsains, souvent exacerbés par des conditions socio-économiques difficiles.

« En Algérie, le phénomène est particulièrement alarmant » selon M. Saïhi qui  a précisé que « l’obésité est devenue un problème de santé publique majeur, en constante augmentation parmi les adultes, les enfants et les adolescents ».

Il a ajouté que cette situation entraîne une série de complications sanitaires, telles que le diabète, l’hypertension, et dans certains cas, des cancers. Les statistiques récentes montrent que le taux d’obésité est de 34 % chez les femmes et de 14 % chez les hommes, illustrant l’ampleur du problème.

Le premier responsable du secteur de la santé a également souligné que l’obésité, qui était quasiment absente en Algérie dans les années 1980, est devenue un problème croissant en raison des changements dans les habitudes alimentaires. Autrefois, le régime alimentaire était davantage équilibré et basé sur des aliments sains. Aujourd’hui, l’évolution des modes de vie et des préférences alimentaires a contribué à l’augmentation des taux d’obésité.

Pour faire face à ce problème croissant, M. Saïhi a plaidé pour une approche coordonnée et intégrée impliquant tous les secteurs concernés. Il a noté que la lutte contre l’obésité nécessite une collaboration entre différents domaines, notamment le commerce, l’éducation, l’enseignement supérieur, l’agriculture et l’industrie.

A cette occasion, le ministre a proposé une stratégie globale en trois axes pour améliorer la situation. Premièrement, la nécessité d’impliquer tous les secteurs concernés à l’instar du commerce, de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de l’agriculture, et de l’industrie collaborent pour développer une approche cohérente. Soulignant que les politiques doivent être alignées pour promouvoir des habitudes alimentaires saines et soutenir des environnements favorables à un mode de vie actif. Le deuxième axe consiste à l’élaboration d’une stratégie nationale de nutrition en coopération avec tous les acteurs concernés.

Cette stratégie devrait inclure des directives claires pour une alimentation équilibrée et des initiatives pour sensibiliser la population aux bienfaits d’une alimentation saine. Le troisième axe consiste à intensifier la campagne de sensibilisations pour éduquer le public sur les risques de l’obésité et promouvoir des comportements préventifs. Les campagnes de sensibilisation devraient viser à informer les citoyens sur les facteurs de risque et les encourager à adopter des habitudes de vie saines, afin de prévenir les maladies liées à l’obésité.

Saïhi espère que ces initiatives permettront non seulement de maîtriser la montée de l’obésité, mais également d’améliorer globalement la santé publique dans le pays.

Il convient de rappeler que face au constat alarmant de l’augmentation du taux d’obésité chez les enfants, au mois de février dernier, l’Institut national de santé publique recommande (INSP) avait organisé une campagne de prévention pour lutter contre l’obésité chez les enfants.

A cette occasion, des séances de sensibilisation sur l’équilibre alimentaire et l’importance de l’activité physique ont été organisées par les équipes de santé scolaire et universitaire. Des ateliers d’éducation nutritionnelle ont également été mis en place é. Lors de ces ateliers il a été vivement conseillé aux parents de veiller à ce que leurs enfants prennent un bon petit-déjeuner, qui doit représenter 20 à 25 % de leurs besoins nutritionnels quotidiens.

Pour une composition optimale du premier repas de la journée, les spécialistes avaient suggéré d’inclure une boisson, du pain ou des produits céréaliers, du lait ou ses dérivés, des fruits, ainsi qu’une source de lipides de bonne qualité, comme les acides gras insaturés. Il est également recommandé de maintenir une alimentation équilibrée tout au long de la journée, en évitant les friandises et les collations transformées telles que les boissons sucrées, les chips et les sucreries.

En pratique, il a été conseillé de diviser l’apport alimentaire quotidien en trois repas équilibrés  soit petit-déjeuner, déjeuner et dîner et de limiter les grignotages entre les repas. Deux collations équilibrées à base de fruits, de produits laitiers ou de céréales peuvent être proposées le matin et l’après-midi. Il est important que l’alimentation quotidienne soit suffisante, équilibrée, variée et proportionnelle à l’énergie dépensée.

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