Motion

Pour le Nouveau Front Populaire, le passage en force d’Emmanuel Macron, qui a refusé de nommer la candidate choisie par la gauche à Matignon au profit de Michel Barnier, ancien ministre de droite, ne passe pas. Tant et si bien que La France Insoumise avait alors annoncé la semaine dernière qu’une motion de destitution serait […]

Sep 17, 2024 - 02:00
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Pour le Nouveau Front Populaire, le passage en force d’Emmanuel Macron, qui a refusé de nommer la candidate choisie par la gauche à Matignon au profit de Michel Barnier, ancien ministre de droite, ne passe pas. Tant et si bien que La France Insoumise avait alors annoncé la semaine dernière qu’une motion de destitution serait proposée à l’Assemblée pour mettre fin au mandat du Président Macron. Une annonce qui semblait alors animée par le dépit de la défaite. Toutefois, du côté des Insoumis l’on semble prendre cette initiative très au sérieux, même si la motion de destitution déposée par LFI doit suivre un long chemin avant d’aboutir. Pour la première étape, le Bureau de l’Assemblée Nationale doit vérifier la «recevabilité» de la procédure aujourd’hui. «Pour que la motion de destitution commence son parcours, il faut d’abord que ce soit transmis par le Bureau de l’Assemblée à la commission des Lois de l’Assemblée nationale», a rappelé Jean-Luc Mélenchon, lors d’un meeting à la Fête de l’Humanité ce samedi. Pour ce faire, le texte déposé par LFI a besoin de l’appui des députés communistes, écologistes et socialistes. Si les premiers ont accepté de voter la transmission, le PS traînent des pieds. «Nous ne vous demandons pas d’être d’accord. Nous vous demandons d’accepter de transmettre et de laisser la Commission des lois se débrouiller», a pressé Jean-Luc Mélenchon. La députée Écologiste Éva Sas a, elle aussi, plaidé dans ce sens. «La motion est recevable, il ne serait pas démocratique d’empêcher le débat sur la destitution», a-t-elle indiqué auprès de l’AFP. Une réunion des parlementaires socialistes doit avoir lieu cette semaine. La motion de destitution, qui se veut être «une réponse politique à la hauteur du coup de force antidémocratique qu’est en train de faire le président de la République», a recueilli la signature de plus de 80 députés. Toutefois, une grande partie de la classe politique reste très sceptique quant aux succès de la procédure. En effet, pour que la destitution soit effective, la motion devrait être examinée en Commission des lois, puis votée par les deux tiers des parlementaires de l’Assemblée Nationale, du Sénat et enfin de la Haute Cour. La tentative de destitution de Macron est ainsi un coup d’épée dans l’eau, vraisemblablement visant à marquer le coup et à ne pas laisser passer le passage en force du président français sans réponse. Car si le NFP a, certes, reporté les législatives avec une très faible avance, et a été incapable d’obtenir la majorité à l’Assemblée, il n’en demeure pas moins que c’est la coalition qui a remporté le plus de voix et le plus de sièges. Le mépris de démocratie dénoncé par Mélenchon, lui-même toutefois plutôt proche du courant «chaviste» que des démocrates européens, n’en demeure pas moins réel, surtout que le Premier ministre choisi par Macron fait partie des Républicains qui n’ont, eux, recueillis que 47 députations alors que le NFP en a récolté exactement quatre fois plus, soit 188.

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