Netanyahou à bout de ressources

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s’est permis de déclarer dans son dernier discours devant le Congrès à Washington – où pour quelque raison il s’attarde, alors qu’il a déjà vu tout le monde, ou du moins ceux des responsables américains qui ne peuvent faire autrement que de le recevoir – que la guerre actuelle […]

Jul 28, 2024 - 21:45
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Netanyahou à bout de ressources

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s’est permis de déclarer dans son dernier discours devant le Congrès à Washington – où pour quelque raison il s’attarde, alors qu’il a déjà vu tout le monde, ou du moins ceux des responsables américains qui ne peuvent faire autrement que de le recevoir – que la guerre actuelle n’était pas une guerre entre deux civilisations, mais une guerre opposant la civilisation à la barbarie. Voilà un homme dont le pays est l’objet d’une poursuite pour génocide de la part de la Cour internationale de justice, et à qui lui personnellement ne manque qu’un mandat d’arrêt international émis à son encontre par la Cour pénale de justice pour ne plus pouvoir voyager nulle part dans le monde sans courir le risque d’être arrêté, qui ose se présenter comme le premier des défenseurs de la Civilisation face à la Barbarie, incarnée quant à elle par l’Iran, et mise en œuvre pour son compte par un de ses proxies, qui en l’occurrence serait le Hamas. Dans le pays même où il s’est fendu de propos aussi scandaleux, lesquels il est vrai ont déchaîné un tonnerre d’applaudissements dans la salle, des manifestations ont été organisées partout où il se trouvait, demandant à ce que le criminel qu’il était soit accueilli à ce titre, et seulement comme tel.

Une centaine de congressistes ont d’ailleurs refusé, la vice-présidente Kamala Harris la première, d’être présents à son discours. Dès à présent, les Etats-Unis sont le seul pays allié où il peut se rendre, et encore, probablement pas sur invitation officielle. Il n’existe déjà pour lui nulle part où se rendre sans que sa venue déclenche une vague massive de protestation. Pour l’opinion mondiale, donc, c’est d’ores et déjà lui le barbare. Lui le tueur d’enfants, le massacre de femmes et de vieillards, l’affameur, le génocidaire, non pas l’Iran et le Hamas. Dans son pays même, une moitié de la population pense qu’il peut obtenir la libération des captifs tout de suite s’il le veut, mais que probablement il n’en fera rien, et qu’au contraire il est prêt à les sacrifier sur l’autel de ses intérêts les plus étroits. Cet homme qui se présente comme le bras armé de la civilisation est assuré d’aller en prison dès l’instant où il n’est plus au pouvoir. Or pour rester au pouvoir, et donc en liberté, il ne faut pas qu’un accord soit conclu avec le Hamas, en vertu duquel les captifs sont libérés, et les hostilités arrêtées. La première chose que feraient les Israéliens une fois les captifs libérés et la paix revenue, c’est de s’emparer de lui et de le jeter en prison. Aujourd’hui est censée se tenir à Rome une nouvelle rencontre des pays intermédiaires, représentés par trois patrons des services secrets, du côté du Qatar cependant, par le chef de gouvernement, dont les chances d’aboutir à un accord sont plus grandes que par le passé. C’était compter sans Netanyahou qui a attendu le dernier moment pour poser une nouvelle condition. A vrai dire, quelque temps plus tôt, devant les congressistes américains, il n’a posé aucune condition, s’étant engagé à ne terminer la guerre qu’après l’obtention de la «victoire complète». Le seul fait donc qu’il n’ait eu d’autre ressource que de poser une nouvelle condition, à savoir qu’il ne doit plus se trouver de combattants palestiniens au nord de Ghaza, montre qu’il est au bout du rouleau, qu’il a joué toutes ses cartes, et que pour lui l’heure de rendre les comptes n’est pas loin.

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