Sommet de Bahreïn : Faut-il s’attendre à un sursaut des pays arabes ?

Les Etats arabes, membres de la Ligue, vont-ils suivre l’exemple et la détermination de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU sur la question palestinienne ? L’ouverture,ce jeudi, des travaux du sommet à Manama, capitale du Bahreïn, est qualifiée de véritable tournant et un indicateur de la politique des Etats arabes sur le processus de normalisation avec une entité sioniste criminelle et génocidaire, condamnée partout à travers le monde.

 Il ne fait aucun doute que la situation en Palestine, principalement dans la bande de Gaza, meurtrie par les bombes israéliennes et ses carnages depuis plus de sept mois, va dominer l’ordre du jour de ce sommet.

Selon les observateurs, c’est une épreuve de plus pour des régimes arabes qui soit maintiennent des relations diplomatiques avec Tel Aviv, soit se refusent à prendre des décisions radicales et tranchées sur les crimes commis par les sionistes sur les populations civiles palestiniennes, comme c’est le cas du Maroc et des Emirats arabes unis, qui entretiennent des rapports très poussés avec le régime criminel de Netanyahu.

Partout, l’opinion publique mondiale est choquée, traumatisée et complètement bouleversée par les cruautés israéliennes. Les universités occidentales vivent une agitation sans précédent, les intellectuels, les travailleurs et les ONG dénoncent et manifestent contre cette agression sioniste sur les civils.  

Les dirigeants arabes vont-ils dépasser la traditionnelle résolution de condamnation des crimes sionistes et aller vers un autre discours puissant et convaincant ? L’espoir est mince de voir ce sommet sortir avec un texte fort, capable de faire pression sur Tel Aviv qui défie le monde et la communauté internationale. Le gouvernement israélien n’écoute ni ses propres alliés ni les autres soutiens. Ne daignant répondre à aucun appel, que ce soit celui des Nations unies ou celui des ONG humanitaires, il ne va sûrement pas s’inquiéter de l’issue de ce sommet arabe.   

Pour rappel, l’Algérie avait revendiqué, lors du dernier sommet tenu en Arabie saoudite et dans les réunions d’urgence de la Ligue arabe au Caire, la rupture totale des relations politiques, diplomatiques, économiques, commerciales et culturelles avec cette entité sanguinaire et raciste. Cet appel prouve encore les engagements de l’Algérie à faire de la cause palestinienne une priorité stratégique au Conseil de sécurité et dans les autres organisations internationales.

Cet effort a d’ailleurs déjà porté ses premiers fruits : la reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Assemblée générale de l’ONU, l’ouverture des enquêtes sur les crimes sionistes par la Cour pénale internationale, ainsi que des résolutions condamnant les politiques génocidaires commis dans les territoires occupés et ses multiples violations des droits humains.

Pour l’Algérie, le statut de non-impunité qui colle à Israël depuis sa création en 1948, avec la bénédiction de l’Occident, doit prendre fin. Fidèle à ses principes et ses idéaux, l’Algérie a plaidé, d’une manière claire, à la reconnaissance de l’Etat de Palestine, comme Etat souverain, à l’établissement d’un cessez-le-feu durable et permanent dans cette région, à la cessation de la folie meurtrière de Tel Aviv et son acharnement sur tout ce qui est palestinien.

Reste à savoir si le sommet de Manama est capable de suivre les engagements de l’Algérie dans les fora internationaux et de réaliser enfin ce sursaut arabe tant attendu.

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