Variole du singe : La stratégie anticipative de l’ANSS

Aucun cas de variole du singe, appelée également Mpox, n’a été enregistré en Algérie. Afin de protéger la population contre une éventuelle propagation de cette maladie virale, une stratégie anticipative a été mise en place. C’est ce qu’a indiqué, ce mardi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) dans un communiqué.

L’ANSS précise avoir réactivé, le 26 août, son comité ad hoc pour suivre l’évolution de la situation suite à l’alerte lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a qualifié le Mpox d’« urgence de santé publique de portée internationale ». Selon l’ANSS, cette nouvelle déclaration a été motivée par une recrudescence inattendue des infections à l’échelle mondiale, avec un nombre croissant de cas signalés en Afrique et ailleurs.

Depuis le début de l’année 2024, plus de 3 331 nouveaux cas ont été confirmés, dont 2 961 en République démocratique du Congo (RDC), accompagnés de 575 décès, souligne le communiqué. L’épidémie a également touché les pays voisins de la RDC, soulignant l’urgence d’une réponse coordonnée et efficace.

L’ANSS a affirmé avoir abordé, lors de la réunion du comité ad hoc, « les causes, la transmission, les symptômes, le diagnostic, les traitements et la prévention de la maladie ». De plus, une importante démarche, concernant les actions et les moyens à mettre en œuvre, a été adoptée, notamment en ce qui concerne la surveillance et le contrôle des frontières, la disponibilité des tests de dépistage, l’accès aux traitements et aux moyens de prévention, en particulier la vaccination, ainsi que la mise en place d’applications numériques pour le suivi en temps réel de l’évolution des cas et leur traçage.

Lors de cette réunion du comité ad hoc, les experts du conseil scientifique de l’ANSS ont été rejoints par des représentants des secteurs-clés, tels que la santé, la production pharmaceutique, l’intérieur, la Défense nationale et la recherche scientifique. Cette collaboration intersectorielle a permis d’établir un comité de pilotage chargé de superviser la mise en œuvre des différentes mesures et de garantir une coordination efficace entre les différents acteurs impliqués dans la lutte contre la maladie.

L’Agence rappelle avoir réuni en date du 25 mai et du 2 juin 2022 un comité ad hoc chargé du suivi de l’épidémie de la variole du singe (Mpox) correspondant à une première vague de l’épidémie et à la suite de laquelle l’OMS avait instauré la première urgence mondiale concernant cette épidémie le 23 juillet 2022.

Par ailleurs, il convient de noter qu’un décret signé par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a été publié, il y a quelques jours, pour renforcer les contrôles sanitaires aux frontières et définir les rôles et responsabilités des services de surveillance sanitaire.

Ce décret impose des contrôles stricts pour les voyageurs, les marchandises et les moyens de transport entrant sur le territoire algérien. L’objectif principal est de protéger la santé publique contre les menaces infectieuses et chimiques, en assurant une vigilance constante aux points d’entrée du pays.

Chaque point, qu’il soit terrestre, maritime ou aérien, doit désormais disposer d’un service de surveillance sanitaire relié aux établissements de santé locaux. En outre, des centres spécialisés ont été établis dans les ports, aéroports et postes-frontières, conformément aux spécificités définies par le ministère de la Santé pour chaque wilaya. Ces centres jouent un rôle-clé dans le contrôle sanitaire en vérifiant les vaccinations, en appliquant les mesures de prévention nécessaires et en répondant rapidement aux incidents de santé publique.

En cas de détection de passagers suspects, ceux-ci sont immédiatement isolés et transférés vers des établissements de santé de référence pour des évaluations supplémentaires et des traitements éventuels. Dans les aéroports, ports et postes-frontières, les services de surveillance ont également le pouvoir de refuser l’entrée aux voyageurs considérés comme une menace pour la santé publique, en particulier ceux présentant des symptômes de variole du singe ou ayant été en contact avec des personnes infectées.

Cette approche vise à prévenir l’introduction du virus sur le territoire algérien et maintenir un haut niveau de sécurité sanitaire. Le décret souligne que la collaboration entre les services de surveillance, les forces de sécurité, les Douanes, la Protection civile et les services vétérinaires est essentielle pour garantir l’efficacité des contrôles et la protection de la santé publique.

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