Yahya Sinouar, nouveau chef du bureau politique du Hamas

La désignation de Hahya Sinouar, le chef du Hamas à Ghaza, comme le remplaçant de Ismaïl Haniyeh à la tête du bureau politique de l’organisation, a constitué une surprise pour tout le monde, en dehors de la direction du Hamas, mais pour Israël ce fut un choc, une fort mauvaise nouvelle, et même une injure, […]

Aou 7, 2024 - 20:20
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Yahya Sinouar, nouveau chef du bureau politique du Hamas

La désignation de Hahya Sinouar, le chef du Hamas à Ghaza, comme le remplaçant de Ismaïl Haniyeh à la tête du bureau politique de l’organisation, a constitué une surprise pour tout le monde, en dehors de la direction du Hamas, mais pour Israël ce fut un choc, une fort mauvaise nouvelle, et même une injure, comme en témoigne la réaction peu diplomatique de son ministre des Affaires étrangères. Pour ce ministre coincé dans ses bureaux, car il ne voyage quasiment nulle part, comme d’ailleurs pour ses pairs, apprendre que Sinouar, déjà chef militaire du Hamas, à côté de Mohamed Deif, chef opérationnel, donné pour mort quant à lui par Tel-Aviv et ce depuis quelques jours, est maintenant également le chef militaire, est une sorte de défi à tout. C’est qu’à leurs yeux Sinouar est quelqu’un de déjà mort, à ceci près que la frappe devant entériner le fait attend d’être effectuée. Et puis voilà qu’il faille tout reprendre depuis le début, se remettre à sa recherche, le localiser grâce éventuellement au renseignement donné par un traître, et le tuer à nouveau, mais cette fois-ci pour de bon, pour de vrai, pour qu’il ne soit plus élevé à rien.

Si les Israéliens ont mal pris la nouvelle, les Américains eux par contre semblent plutôt l’apprécier, à en croire du moins leur chef de la diplomatie, Antony Blinken, pour qui Sinouar est la meilleure personne à qui s’adresser pour qui cherche une issue pacifique au conflit. Pour Blinken, le conflit à résoudre en urgence, ce n’est pas tant la guerre en cours depuis maintenant dix mois que la captivité à Ghaza depuis le 7 octobre de dizaines d’Israéliens dont certains sont Américains. S’il y avait moyen de les faire libérer tous sans devoir pour cela conclure un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, il se moquerait bien de qui a été choisi par ses pairs pour remplacer Ismaël Haniyeh, Sinouar ou un autre. Du vivant de Haniyeh, certes c’était avec lui qu’on discutait, d’autant plus facilement d’ailleurs qu’il se trouvait à Doha, seulement en toute chose il fallait attendre que Sinouar, difficilement joignable parce que dirigeant la guerre sur le champ de bataille même, donne son point de vue ou son feu vert. Cela faisait perdre du temps. Ce ne serait plus le cas désormais, maintenant que direction militaire et direction politique du Hamas sont supposées être concentrées dans les mêmes mains. Tel du moins semble être le point de vue des Américains. L’administration américaine est d’autant plus pressée d’aboutir à un échange de prisonniers et à une trêve qu’il ne reste plus beaucoup de temps d’ici la tenue de l’élection présidentielle. L’idée dominait que le nouveau chef politique du Hamas devait être quelqu’un de relativement libre de ses mouvements. Ce serait quelqu’un qui à tout le moins devrait pouvoir voir des gens, se déplacer, prendre l’avion, se rendre à l’étranger, le tout avec une relative sécurité. Haniyeh pouvait tout cela. On le croyait même jouir d’une certaine immunité diplomatique, jusqu’à ce qu’Israël décide de le liquider physiquement, ce qu’il a fait là où la victime était censée être le plus en sécurité, à Téhéran. Sinouar est à Ghaza. Est-ce d’un tunnel de Ghaza qu’il devra diriger politiquement le Hamas, remplir ses tâches de représentation ? A première vue, il semble que oui.

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