Echec

Si dimanche soir dernier, le Nouveau Front Populaire, coalition de gauche menée par le parti d’extrême-gauche La France Insoumise a remporté le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée Nationale à la suite des élections législatives anticipées, le mouvement est loin de la majorité absolue nécessaire pour diriger le pays. Toutefois, le centre, arrivé second, […]

Jul 11, 2024 - 04:25
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Echec

Si dimanche soir dernier, le Nouveau Front Populaire, coalition de gauche menée par le parti d’extrême-gauche La France Insoumise a remporté le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée Nationale à la suite des élections législatives anticipées, le mouvement est loin de la majorité absolue nécessaire pour diriger le pays. Toutefois, le centre, arrivé second, ne semble pas vouloir admettre sa défaite et nombre de ses représentants continuent à garder espoir de voir leur gouvernement continuer à diriger le pays. Mais ce n’est pas le cas de tous et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, appelle les membres de la majorité présidentielle, dont il fait partie, à reconnaître leur défaite aux élections législatives. Tout en essayant de faire revenir les électeurs du Rassemblement National «à la maison républicaine». Darmanin encourage ses collègues de la majorité à reconnaître leur défaite collective aux élections législatives, où le groupe Ensemble a régressé de 250 à 165 sièges. «Il faut que nous puissions regarder les choses en face : nous avons perdu les élections», observe celui qui est encore locataire de la place Beauvau. «Moi j’invite les gens de mon camp à comprendre qu’ils ont perdu les élections, et que c’est normal en démocratie parfois de perdre. Quand on sait qu’on a perdu, on peut regagner après et recréer cette espérance», clame-t-il. Le ministre appelle à «un peu d’humilité devant les Français». «Ça s’adresse à nous évidemment, ça s’adresse aux autres», précise-t-il, alors que le Nouveau Front populaire (NFP) n’a obtenu qu’une majorité relative au Palais-Bourbon avec environ 190 députés. Pour le chef de Beauvau, le score obtenu par le RN, qui augmente son nombre d’élus à un plus haut historique de 143, illustre l’impuissance de la force politique au pouvoir depuis 2017 à s’adresser à certains Français. «Nous n’avons pas su parler aux électeurs qui travaillent : les employés, les ouvriers, les femmes seules qui élèvent des gamins. Nous n’avons pas su leur parler. Et ça, c’est un échec de notre majorité», estime Gérald Darmanin. «Nous avons parlé malheureusement aux cadres supérieurs. Les cadres supérieurs, c’est bien, mais ce n’est pas eux qui font l’immense majorité du peuple français», poursuit le ministre de l’Intérieur. «Et ça, c’est un drame pour un parti qui se dit républicain. Quand on veut être le bloc central, il faut parler au bloc central de la population aussi, et nous n’avons pas parlé au bloc central de la population», conclut-il. Balayant toute perspective de coalition avec les élus d’extrême droite, Gérald Darmanin revendique en revanche la possibilité de répondre aux thèmes qui sont chers à leurs électeurs. «Ils veulent davantage de fermeté ? Je suis leur homme. Ils veulent que le travail paie plus ? Je suis leur homme», assure le ministre démissionnaire, qui a également évoqué la volonté que «l’impunité» ou «le deux poids deux mesures (…) n’existent plus dans le pays». En somme, selon le député de la 10e circonscription du Nord, «ils veulent plus d’autorité et que le travail paie plus». «Je pense que ça, ça ramène à la maison républicaine beaucoup d’électeurs qui votent RN», considère-t-il. Interrogé sur les récentes révélations de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe qui a confié avoir dîné avec Marine Le Pen, triple candidate à la présidentielle du RN, Gérald Darmanin rétorque qu’«Édouard Philippe dîne avec qui il souhaite». «Moi je n’aurais pas dîné avec Marine Le Pen», fait-il savoir. Toutefois, la position de Darmanin n’est pas celle de tous et certains voient dans le score mitigé du NFP et la troisième place surprise du RN une opportunité de garder la main sur l’Assemblée Nationale. Les tractations se multiplient et aucun scénario n’est écarté pour le moment quant à savoir qui sera à Matignon dans le prochain gouvernement. Reste à voir combien de temps ces négociations prendront, car à voir la situation actuelle les ministres d’Emmanuel Macron risquent de garder leurs postes encore plusieurs semaines, voire plus en cas de blocage total de la situation.

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