En attendant les résultats prévus pour le 20 juillet: Un Bac sous haute surveillance mais dans le calme

C’est sous haute surveillance que les épreuves du baccalauréat session juin 2024 ont débuté hier au niveau des 2 893 centres d’examen. Lors de cette première journée, les candidats des sept filières ont eu, selon les échos, des «sujets abordables» en langue arabe et sciences islamiques.

Par Thinhinane Khouchi
Le top départ des épreuves du baccalauréat a été donné hier par le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, depuis la wilaya de Bordj Badji Mokhtar. Au niveau national, 862 733 candidats, répartis sur 2 893 centres d’examen, ont donc entamé les épreuves du Bac dans le calme, mais surtout dans l’angoisse. En effet, même si les responsables du secteur, notamment Belabed, n’ont pas cessé de rassurer les candidats sur les énoncés des sujets indiquant qu’ils «concerneront les cours dispensés aux élèves en présentiel», les lycéens semblent terrifiés à l’idée de ne pas réussir cette étape qui leur permettra d’entamer une carrière universitaire. S’exprimant lors du lancement des épreuves, M. Belabed a indiqué que «toutes les conditions sont réunies pour le bon déroulement de l’examen du baccalauréat». Il a soutenu que les sujets sont conformes aux leçons enseignées aux classes de terminale, toutes filières confondues. A cette occasion, le premier responsable du secteur a annoncé les dates des résultats des deux épreuves, à savoir le BEM et le BAC. «Les résultats du BEM seront connus au plus tard le 29 juin courant et ceux du Bac avant le 20 juillet», a-t-il indiqué, tout en souhaitant que le taux de réussite dans les deux examens officiels soient à la hauteur des efforts consentis par les candidats et leurs enseignants. Il est à noter que les mêmes dispositions organisationnelles des années précédentes ont été maintenues pour cette année, notamment le choix entre deux sujets pour chaque matière et l’ouverture des centres d’examen une heure au moins avant le début des épreuves. Devant les centres d’examen, les surveillants ont rappelé aux candidats qu’il leur est strictement interdit d’entrer ou de sortir après le début des épreuves et l’ouverture des enveloppes de sujets et qu’il leur est interdit de «ramener avec soi tout moyen de communication et qu’une salle sera dédiée au dépôt des effets personnels». Par ailleurs, le ministre de l’Education a tenu a rappelé les mesures de lutte contre les fraudeurs au Bac, affirmant l’engagement de l’Etat à combattre la triche. «Grâce aux lois fermes promulguées par notre État, nous pouvons dire qu’au fil des années le phénomène de la triche a diminué et est aujourd’hui en voie de disparition», a indiqué Belabed. À ce propos, le ministre a souligné l’importance de la sensibilisation et de l’application stricte de la loi pour préserver l’intégrité des examens et protéger les candidats de toute confusion. En outre, il a annoncé que les futures inscriptions se dérouleront entièrement en ligne, dans le cadre de l’initiative de numérisation du secteur de l’Education nationale visant à promouvoir une plus grande transparence. Il a également précisé que la numérisation, en plus de réduire les coûts, contribue à rendre les processus de recrutement et de gestion des enseignants plus transparents. Cela permet de garantir une rentrée scolaire plus harmonieuse et assurer l’égalité des chances pour tous. S’agissant de la prochaine rentrée scolaire, le ministre a indiqué que des réformes étudiées et ciblées seront mises en œuvre, notamment à travers l’allègement des programmes d’enseignement primaire et du poids du cartable, l’augmentation du volume des activités artistiques fixé à 7 % pour atteindre 20 %, avec l’ajout d’une deuxième heure au volume horaire consacré à l’éducation physique et sportive. Il sera également procédé à l’édition d’un livre scolaire de langue anglaise, outre la dotation de 1 700 écoles primaires de tablettes électroniques, la distribution gratuite du livre numérique et l’organisation d’un examen d’évaluation des acquis pour les élèves des 1re, 2e et 3e années primaires. Rappelant qu’1 024 000 élèves rejoindront les bancs de l’école à la prochaine rentrée scolaire, le ministre a annoncé qu’à partir de l’année scolaire 2024/2025, «l’admission en classe préparatoire sera accessible à tous, sans exception». Evoquant les inscriptions en 1re année primaire via la plateforme numérique, le ministre s’est félicité «du succès de cette opération, après que le taux d’inscription a atteint 97 % en un temps record, comparativement aux périodes précédentes».

Les réseaux sociaux perturbés, le casse-tête débute pour les usagers d’internet…
Comme le veut la tradition, l’examen du Bac ne passe pas inaperçu pour les Algériens qui ont été privés hier des réseaux sociaux et ont subi des perturbations d’internet. En effet, durant les horaires des épreuves, la connexion n’est pas aussi fluide que d’habitude. Les messageries instantanées comme WhatsApp, Messenger, instagram, Gmail, Signal et autres, étaient également en panne. L’objectif est d’empêcher les fraudeurs d’utiliser les réseaux sociaux et les messageries, de diffuser les sujets ou envoyer des réponses aux candidats via les applications de messagerie instantanées. Malheureusement, cette mesure pénalise les citoyens et les travailleurs, obligés de retarder leur travail ou même de l’annuler. Cette mesure de lutte contre la fuite des sujets lors de l’examen du Bac qui pénalise tous les Algériens, dure depuis cinq longues journées. Les citoyens souhaitent que le gouvernement change cette mesure et opte pour une autre qui pourrait interdire l’accès des candidats aux réseaux sociaux sans avoir à suspendre internet pour tous les usagers.

Des sujets «abordables» au premier jour du Bac…
Les candidats des sept filières ont débuté les épreuves du Bac avec deux matières, à savoir la langue arabe et l’éducation islamique. Ceux de la branche Gestion et économie ont passé
l’épreuve de droit en plus. À la sortie des centres d’examen de cette première journée du Bac, la plupart des candidats étaient satisfaits des sujets. Les nombreux lycéens approchés ont exprimé leur satisfaction des conditions d’organisation de l’examen. «Globalement, c’était abordable», a déclaré une jeune candidate à sa maman qui l’attendait devant le portail du lycée Idrissi, à Sidi M’hamed. Elle nous dira que «pour cette première journée, nous avons eu des matières faciles. Mais le plus dur reste à venir avec le sujet de mathématiques», une matière que redoutent les lycéens des sept filières. Par ailleurs, pour aujourd’hui, deuxième journée d’examen, les élèves de toutes les branches devront passer les mêmes matières, à savoir mathématiques et la langue anglaise. Le troisième jour, les élèves des branches littéraires passeront les épreuves de philosophie et de langue française. Les candidats des branches scientifiques, quant à eux, plancheront sur les sciences naturelles et la langue française pour les uns, et technologie, comptabilité et gestion et langue française, pour les autres. Le quatrième jour sera consacré uniquement à l’histoire-géographie et la langue Amazigh. Le dernier jour, les candiats de toutes les branches scientifiques subiront les épreuves de sciences physiques et de hhilosophie, à l’exception de ceux de la branche Gestion-économie qui passeront l’épreuve d’économie et management. Les candidats en Lettres et Langues étrangères passeront, quant à eux, l’examen de la troisième langue étrangère.

T. K.