En Israël des réfugiés malgréle Mur de fer

D’ici la fin de l’année, dont il ne reste plus qu’un trimestre, deux jours, l’un à un mois de distance de l’autre, ne passeront pas inaperçus. Ce sont d’une part une présidentielle américaine sans exemple dans l’histoire des Etats-Unis, et de l’autre le premier anniversaire du séisme que fut le 7 octobre 2023. En lui-même […]

Sep 23, 2024 - 21:45
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En Israël des réfugiés malgréle Mur de fer

D’ici la fin de l’année, dont il ne reste plus qu’un trimestre, deux jours, l’un à un mois de distance de l’autre, ne passeront pas inaperçus. Ce sont d’une part une présidentielle américaine sans exemple dans l’histoire des Etats-Unis, et de l’autre le premier anniversaire du séisme que fut le 7 octobre 2023. En lui-même ce jour serait vraisemblablement un jour ressemblant à beaucoup de ceux qui se sont succédé depuis le commencement de la guerre de Ghaza. Il n’en serait pas moins commémoré différemment par les belligérants. Pour Israël, ce serait un jour de deuil, à la fois parce qu’il convoque des souvenirs intolérables, et qu’il survient alors qu’aucun des objectifs principaux de la guerre n’est atteint. La résistance palestinienne n’est pas éliminée, en effet, les captifs ne sont pas libérés, et les colons ne sont toujours pas de retour dans leurs maisons et exploitations dans la périphérie de Ghaza. Les colons à la frontière avec le Liban non plus ne le seront pas, malgré l’explosion des pagers et des talkies-walkies, et la liquidation de plusieurs des responsables militaires du Hezbollah du fait d’un raid aérien stupéfiant de préscience et de précision.

Pire encore, d’autres milliers de colons sont allés grossir les rangs de ceux ayant tout abandonné quant à eux depuis des mois. Israël est désormais confronté lui aussi, comme nombre de pays dans le monde, à la lourde charge de s’occuper des déplacés de l’intérieur pour fait de guerre, des réfugiés qui se comptent par dizaines, sinon par centaines de milliers, et qu’il faut loger, habiller et nourrir, car ils n’ont plus rien. L’intensification actuelle des hostilités avec le Liban, mesurée à cette aune, n’a pas comporté que des succès, mais aussi le revers représenté par l’augmentation du nombre des déplacés. La riposte du Hezbollah se concrétisant par des tirs de roquettes de portée plus importante que les précédents, d’autres colons ont dû être évacués plus au sud. On n’en connaît pas le nombre exact, mais probablement ils seraient des milliers. La force d’Israël réside essentiellement dans sa suprématie aérienne et dans son réseau d’espions. Son talon d’Achille, qu’exploitent aussi bien les Palestiniens que les Libanais, est dans le nombre croissant des colons fuyant leurs foyers et leurs biens pour leur survie. Dans ses arsenaux, le Hezbollah dispose d’armes de plus longue portée, dont il ne s’est pas encore servi. Israël n’aurait pas mieux demandé à l’approche du premier anniversaire du 7 octobre que de passer un accord avec le Hezbollah permettant le retour des colons dans leurs installations. La commémoration aurait été moins sinistre. Le gouvernement Netanyahou a ajouté en prévision du 7 octobre un quatrième objectif de guerre aux trois déjà formulés : le retour des colons du nord, étant donné que celui des colons du sud n’est pas encore possible. Les Américains n’ayant pas réussi à mettre au point un accord de ce type avec le Hezbollah, les Israéliens ont cru pouvoir forcer la main de ce dernier par la manière forte, en lui portant des coups si extraordinaires qu’il serait pris d’effroi, et n’aurait d’autre choix que de passer sous leurs fourches caudines, et donc d’accepter le retour des colons. Israël est dans son ensemble une colonie fondée et conservée par la force écrasante et le crime. La fuite des colons installés aux frontières vers l’intérieur est pour lui l’image même de son démantèlement futur, un cauchemar à l’état de veille.

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