Guendouzi : «Il faut une étude fine du marché national»

Bien que la promotion des exportations hors hydrocarbures constitue une priorité pour les pouvoirs publics en quête de diversification de l’économie nationale et des exportations, ces opérations d’exportation ne doivent en aucun cas se faire au détriment de la stabilité du marché local. Un meilleur encadrement du commerce extérieur, y compris les exportations, est ainsi […] The post Guendouzi : «Il faut une étude fine du marché national» appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 23, 2024 - 22:40
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Guendouzi : «Il faut une étude fine du marché national»

Bien que la promotion des exportations hors hydrocarbures constitue une priorité pour les pouvoirs publics en quête de diversification de l’économie nationale et des exportations, ces opérations d’exportation ne doivent en aucun cas se faire au détriment de la stabilité du marché local. Un meilleur encadrement du commerce extérieur, y compris les exportations, est ainsi ordonné par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Comment allier donc satisfaction de la demande nationale et ambition croissante d’aller vers des marchés internationaux ?

 Le professeur d’économie Brahim Guendouzi préconise une étude et une analyse « fine » qui est à même de déterminer, avec précision, nos réelles capacités de production de divers produits et dans différentes filières, les besoins locaux mais aussi l’excédent de production qui sera orienté vers l’exportation, sans oublier les modalités d’aller vers les marchés extérieurs. « Aller vers l’exportation oui, mais en prenant en considération nos besoins locaux. Il faut trouver le juste milieu », a-t-il indiqué dans sa déclaration au Jeune Indépendant, soulignant la complexité de la problématique.

« La régulation des exportations est un peu complexe », a-t-il noté, rappelant la taille et les capacités de production, souvent limitées, de la majorité des entreprises qui se dirigent vers le marché extérieur. « La majorité des entreprises qui exportent sont des PME et n’ont pas les capacités de répondre à la demande locale et d’exporter en même temps », a expliqué M. Guendouzi, qui a cité le cas de certaines entreprises qui exercent les filières de l’agroalimentaire et des industries de transformation. Soulignant la nécessité d’encadrer davantage l’activité de certaines filières stratégiques, le professeur d’économie et de commerce a signalé aussi la possibilité d’orienter certains produits exclusivement à l’exportation, dont le besoin national n’est pas exprimé.

C’est sur ce dossier de régulation des exportations que le gouvernement est appelé à travailler pour garantir un meilleur encadrement des exportations. C’est l’instruction donnée par le président de la République lors du premier Conseil des ministres de son second mandat, qu’il a présidé avant-hier. Il a alors appelé à la préparation d’« un décret présidentiel réglementant le commerce extérieur, y compris les opérations d’exportation, qui nécessitent de minutieuses études de faisabilité financière et économique du marché national et international, afin que l’exportation ne devienne pas une malédiction et une source de pénurie et de déséquilibre du marché national ».

Pour M. Guendouzi, le commerce extérieur a toujours été une préoccupation pour les pouvoirs publics, lesquels œuvrent à garantir la stabilité du marché intérieur en termes d’approvisionnement mais aussi de stabilité des prix.

Réguler le marché suppose, selon les précisions de ce professeur d’économie, l’existence d’une offre qui provient de la production nationale et des importations dont la valeur est estimée à 40 milliards de dollars.

Le dossier de l’importation doit aussi passer au peigne fin, selon les instructions du président de la République qui a appelé à « davantage de vigilance au niveau du ministère du Commerce pour lutter contre les lobbies de l’importation ».

Pour M. Guendouzi, qui estime que les importations ont pour objectif de satisfaire une demande donnée mais aussi approvisionner l’appareil de production, c’est l’importation pour la revente en l’état qui est ciblée. L’Etat met donc sous pression les importateurs qui achètent pour vendre, a expliqué cet expert en économie, affirmant qu’il est demandé aux importateurs de respecter les règles de l’art de l’activité de l’importation. Il a, à ce propos, évoqué la nécessité d’activer les mécanismes de contrôle. « Le contrôle peut se faire à travers les banques, les douanes mais aussi à travers le système d’information du ministère du Commerce », a-t-il précisé.

Des mises en garde sont ainsi lancées par la Président à l’encontre des importateurs impliqués dans la création des pénuries sur les marchés.

Le président de la République a en effet affirmé que la création de pénuries ne sera jamais tolérée, pour quelque raison que ce soit, enjoignant à davantage de vigilance au niveau du ministère du Commerce pour lutter contre les lobbies de l’importation, qui tentent de faire chanter l’Etat, et ce en retirant leurs licences et registres de commerce dès que leur implication est établie.

 

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