Festival du théâtre de Sidi Bel Abbès : Kamel Bendimerad, une vie dédiée au 4e art

Le Festival local du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès a honoré Kamel Mustapha Bendimrad, un critique théâtral influent. Cet hommage a souligné sa contribution significative au théâtre et l’importance de la critique dans le développement du théâtre algérien.

Cet événement, tenu, jeudi dernier, au Théâtre régional d’Oran Abdelkader Alloula, a non seulement célébré la contribution de Bendimerad au domaine théâtral, mais a également mis en lumière l’importance de la critique dans l’évolution du théâtre algérien.

Bendimerad, qui a consacré sa vie à l’analyse et à l’écriture sur le théâtre, a exprimé sa surprise et sa gratitude face à cet hommage. « Jamais auparavant je n’avais vu un artiste honorer un critique, sauf aujourd’hui, lorsque le festival m’a rendu cet honneur », a-t-il déclaré.

Il a souligné l’importance de la critique théâtrale pour l’élévation du niveau artistique et culturel. Il a rappelé que le théâtre, par nature, est une source de surprise et de créativité. « Dans une pièce d’une heure, on trouvera cinq minutes de vraie créativité », a-t-il affirmé, soulignant que ces moments de génie sont ce qui rend le théâtre si captivant.

Bendimrad a également partagé des souvenirs personnels de son entrée dans le monde de l’art, attribuant son initiation à sa tante, une passionnée d’art et de cinéma. « J’ai eu la chance d’avoir une tante qui tenait un atelier et qui s’intéressait beaucoup à l’art, en particulier au chanteur Rachid Ksentini. Elle était aussi passionnée de cinéma. Elle m’a initié à l’art ».

Un des points centraux de l’intervention de Bendimerad a été la préservation de la mémoire théâtrale algérienne. Il a exprimé ses préoccupations concernant l’absence d’archives pour les pièces de théâtre, se demandant où sont passées plus de 60 ans de productions théâtrales en Algérie. « Sans mémoire, on n’existe pas », a-t-il insisté, évoquant des figures emblématiques du théâtre algérien telles qu’Abderahmane Kaki, M’hamed Benguettaf, Mahieddine Bachtarzi et Abdelkader Alloula. Pour Bendimerad, ces personnalités ont porté haut le flambeau du théâtre algérien et il est essentiel de revenir aux archives pour documenter correctement leur contribution et éviter les erreurs.

Originaire de Tlemcen, Bendimerad parle couramment le français, l’arabe et l’allemand, et a côtoyé les plus grands hommes du théâtre algérien. Sa carrière journalistique, qui a débuté dès l’indépendance de l’Algérie, approche aujourd’hui des 90 ans. Il a observé que la diversité des productions théâtrales contribue à élever le niveau de la critique, enrichissant ainsi le panorama culturel du pays. « J’ai été témoin des débuts des grands dramaturges algériens et j’ai beaucoup appris d’eux, comme Abdelmalek Bouguermouh et Benaissa, entre autres », a-t-il souligné.

Pour Bendimerad, la documentation est cruciale pour écrire des articles précis et éviter les erreurs. « Quand on fait de la documentation, il faut revenir aux archives pour ne pas faire d’erreurs. Particulièrement, c’est ce que je fais pour mes articles car j’ai peur de me tromper ». Cette rigueur et cette passion pour la précision ont fait de lui une figure respectée dans le monde de la critique théâtrale.

Les organisateurs du festival ont été chaleureusement remerciés pour cette initiative inédite. Dédier une édition à la critique théâtrale est une première qui marque les esprits et souligne l’importance de la critique dans l’évolution et la reconnaissance du théâtre. Bendimerad a exprimé sa gratitude envers les organisateurs qui ont pensé à lui pour cet hommage particulier.

Kamel Bendimerad, critique de théâtre et ancien journaliste de l’Agence de Presse Algérienne (APS), a vu sa carrière mise en lumière à travers un documentaire projeté l’ouverture du Festival. Ce film retrace son parcours exceptionnel et met en avant ses nombreuses contributions à la critique théâtrale et aux médias culturels.

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