Journées cinématographiques de Béjaïa: Des films et des augures d’une Algérie épanouie

Ce soir, au baisser de rideau des 19es rencontres cinématographiques de Béjaïa, le cœur, ce vrai lieu de mémoire, retiendra un bouquet d’images et de paroles à ajouter aux moments de beauté et de fertiles échanges qui, jalon après jalon, reprennent vie dans notre pays. Par Nadjib Stambouli Dès l’ouverture, le mardi 24, Amazigh Kateb […]

Sep 29, 2024 - 00:15
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Journées cinématographiques de Béjaïa: Des films et des augures d’une Algérie épanouie

Ce soir, au baisser de rideau des 19es rencontres cinématographiques de Béjaïa, le cœur, ce vrai lieu de mémoire, retiendra un bouquet d’images et de paroles à ajouter aux moments de beauté et de fertiles échanges qui, jalon après jalon, reprennent vie dans notre pays.

Par Nadjib Stambouli
Dès l’ouverture, le mardi 24, Amazigh Kateb et son invitée surprise, Camelia Jordana, ont donné, par le chant et le guembri, le ton au ton qui va présider à l’atmosphère qui règnera tout au long de ces journées, celle du partage et de l’échange «mutuellement bénéfiques» comme disent les politiques. Pour ouvrir le bal, le public, qui emplira à ras bord tous les soirs la salle rénovée de la cinémathèque, a eu à apprécier «Six pieds sur terre» de Karim Bensalah, appréciation confirmée lors du débat qui permettra à l’auteur d’expliciter son approche de l’identité, plutôt de l’assignation identitaire et des déchirements qui travaillent le personnage principal, astreint à un travail de laveur de morts pour résoudre ses «problèmes de papiers». Les autres projections, celles notamment de «Ce n’est rien» de Merzak Allouache, «Frantz Fanon» de Abdenour Zahzah, «La promesse d’Imane» de Nadia Zouaoui, donneront l’occasion aux cinéastes de fournir les instruments d’approche de leurs œuvres en répondant aux questions d’un public formé de connaisseurs. Les débats, prolongés en séance le lendemain matin mais aussi à la sortie de la salle, dans la fraîcheur nocturne de la Place Gueydon ou dans le restaurant, constituaient, comme dans les plus grands festivals, l’un des moments forts de ces rencontres. Notons que «Ben Mhidi» de Bachir Derrais a été déprogrammé pour des raisons que le réalisateur a lui-même énoncées dans une lettre et sur les réseaux sociaux. Il est à noter que le thème de la Palestine était omniprésent durant toutes ces rencontres, par la projection de courts métrages, incisifs et percutants, sur cette terrible tragédie. L’association Project’heurts, organisatrice de ce merveilleux évènement culturel, dont la belle affiche a été confectionnée par le grand Slim, association dont les membres n’ont lésiné sur aucun effort physique ou mental, a programmé d’autres activités de proximité à Timezrit et Ait Aissa et des expositions, notamment celle de Arezki Tahar, accrochée sur les cimaises du balcon faisant face à la mer, à la cinémathèque. L’autre activité importante à retenir, qui s’est déroulée en matinées à la Maison de la culture, a regroupé dans un très riche atelier de formation animé par Tahar Boukella sur l’écriture du scénario, des écrivains, scénaristes et cinéastes, Sofia Djama, Boukhalfa Amazit et Arezki Mellal.
De mémoire d’observateur de la scène artistique et culturelle, nous avons rarement vu, autant que dans ces journées et soirées béjaouies, un tel déploiement d’épanouissement et de décontraction sur fond de rigueur intellectuelle.
Le témoin le moins complaisant ou chercheur de petite bête rentrerait bredouille et en serait pour ses frais, tant aucune entorse, aucun incident n’est venu perturber ou faire entorse à l’excellente organisation de ces rencontres vouées au cinéma et à l’échange culturel.
En somme, celui qui aurait désappris ou perdu de vue le sens de l’amitié culturelle, gagnerait à assister à ces rencontres ciné de Béjaïa, pour recharger ses batteries d’optimisme pour une Algérie épanouie qui aime l’art et la vie.
N. S.

 

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