Coopération algéro-chinoise : Des perspectives prometteuses (reportage)

Reposant sur de bonnes bases depuis plusieurs décennies, la coopération économique algéro-chinoise a encore de beaux jours devant elle, eu égard aux opportunités qui s’offrent aux deux pays, particulièrement pour l’Algérie, qui devrait bénéficier du savoir-faire et des progrès tous azimuts réalisés par l’Empire du Milieu. 

L’agriculture, l’industrie, les nouvelles technologies, le tourisme, entre autres, sont autant de secteurs qui présentent des opportunités de partenariat indéniables, surtout que la partie chinoise affiche une forte volonté de coopération.

C’est le constat établi mais, surtout, exprimé par plusieurs responsables chinois des différentes provinces de Chine qui ont rencontré une délégation algérienne, composée de représentants de médias nationaux, de chercheurs et de professeurs d’université. Ayant effectué le déplacement dans ces régions respectives, ces derniers ont pu constater de visu le pas de géant franchi par ce pays, et ce dans divers domaines.

L’agriculture, classée secteur stratégique et prioritaire par l’Algérie, peut faire l’objet de coopération avec la partie chinoise, qui a développé un savoir-faire inédit en la matière, notamment dans le cadre de l’introduction des nouvelles technologies dans le secteur. Xinjiang, une région autonome à l’ouest de la Chine, qui s’étend sur une superficie de plus de 1,6 million de kilomètres carrés, avec comme capitale Urumqi, est une région agricole par excellence, caractérisée par la production d’une multitude de légumes et de fruits. Elle peut constituer un modèle pour l’Algérie en quête de réaliser sa sécurité alimentaire. 

Les autorités locales ont d’ailleurs exprimé leur disponibilité à collaborer avec l’Algérie dans divers domaines.
Il convient de noter que cette volonté avait été soulignée par la partie chinoise, à l’occasion de la visite en Algérie d’une délégation chinoise de haut niveau, composée de responsables de la région autonome du Xinjiang, et ce à la fin de l’année 2023. La disponibilité de Xinjiang à collaborer avec l’Algérie dans divers domaines, notamment dans le secteur de la culture, de la protection du patrimoine ainsi que dans le secteur agricole, en particulier la culture du coton, avait alors été évoquée.

Xu Guixiang, secretary of the leading party member’s group, Xinjiang Foreign affairs office, à la tête d’une délégation composée de représentants de plusieurs départements locaux, a rappelé les solides relations multisectorielles entre l’Algérie et la Chine. Il a mis en avant les avancées enregistrées par sa localité dans divers domaines et a surtout signalé sa disponibilité à renforcer davantage la coopération bilatérale.

Et c’est Hu Yong, deputy director on international and regional coopération division, Xinjiang Commerce department, qui a évoqué les relations économiques directes entre l’Algérie et la localité de Xinjiang. Il a fait part de l’augmentation du volume des échanges commerciaux bilatéraux et a surtout souligné la volonté de renforcer cette coopération gagnant-gagnant, laquelle touchera plusieurs secteurs d’activité.  

Et c’est particulièrement dans le domaine de l’agriculture que la coopération s’annonce prometteuse. Une entreprise spécialisée dans la production et la transformation de tomate et la production d’autres produits dérivés (sauces, jus de tomate, vinaigre…) a en effet exprimé la possibilité et la disponibilité de l’entreprise à venir investir en Algérie qui, faut-il le signaler, dispose d’une production abondante de tomate mais ne trouve pas toujours preneur eu égard aux capacités limitées de transformation.

La responsable de l’entreprise Xiao Chu Food Co Ltd a présenté à la délégation algérienne l’activité de l’entreprise qui a cumulé 40 ans d’expérience, tout en évoquant les perspectives de l’entreprise qui compte 487 travailleurs.

« Nos produits sont exportés dans plusieurs pays du monde mais ne sont pas présents en Algérie. Nous pouvons faire bénéficier l’Algérie de notre expérience », a-t-elle indiqué. Avec une expérience cumulée durant plusieurs années, la responsable de l’entreprise, qui a signalé la bonne qualité des fruits et légumes de la région de Xinjiang, a affirmé que l’unité de production est automatisée à 100 %.

« Nous sommes les premiers à avoir réalisé une ligne de production 100 % automatique, avec le recours à l’intelligence artificielle », a-t-elle précisé. Signalant les grandes capacités de production de cette unité, qui exporte un tiers de sa production, elle a mis en avant la bonne qualité de ses produits qui répondent aux normes sanitaires.

Élargir la coopération à plusieurs domaines

Les résultats de l’introduction des nouvelles technologies dans le secteur de l’agriculture ont, par ailleurs, été exposés au Xinjiang Agricultural Expo Park. Un aperçu sur l’agriculture moderne à Xinjiang a été présenté à la délégation algérienne, qui a eu à découvrir les résultats des technologies avancées mises au service du développement agricole.

Cette exploitation dépendant du département de l’Agriculture régional, a révolutionné la production agricole. Les présentations faites sur place, avec une démonstration sur l’utilisation de ces nouvelles techniques tout au long du processus de production (semences, irrigation, système d’ensoleillement et de répartition de l’humidité et de l’air…) ont démontré l’impact des nouvelles technologies dans le secteur de l’agriculture.

L’agriculture, un segment vitale

L’optimisation de l’espace, l’augmentation de la production et la réduction des coûts de cette dernière à hauteur de 90 % sont garanties par le recours à ces nouvelles techniques et ces équipements automatiques issus de la production chinoise à 90 %. 

Le même ton est donné du côté de Guizhou, province intérieure du sud-ouest de la République populaire de Chine, dont le chef-lieu est Guiyang. La volonté de renforcer la coopération bilatérale avec l’Algérie est également exprimée. Reçue par une délégation du gouvernement local à Guiyang, à sa tête Tao Pingsheng, directeur général de Guizhou provincial foreign affairs office, la délégation algérienne a eu à découvrir le grand potentiel de cette province montagneuse, qui peut faire l’objet de partenariat entre les deux parties, lesquelles sont appelées à renforcer leur coopération économique. 

Selon lui, plusieurs secteurs d’activité peuvent être concernés par ce partenariat, à l’instar de l’intelligence artificielle, la médecine, l’agriculture intelligente, l’aménagement des villes, le tourisme et la culture. Le responsable a, dans ce sens, fait part de l’importance de réaliser un jumelage entre la localité de Guizhou et une wilaya algérienne. Il convient de souligner que les échanges commerciaux entre les deux parties ont connu un boom au premier trimestre de l’année en cours, avec une augmentation de 40 %, estimé à plus de 100 millions de dollars, selon ce responsable, lequel a exprimé l’intérêt pour le renforcement de la coopération entre les deux parties.

Tao Pingsheng, qui a noté le fait que l’Algérie ait adhéré à l’initiative de « la ceinture et la route », est revenu sur les spécificités de la région de Guizhou, caractérisée principalement par ses richesses minières, des infrastructures de base très importantes, un réseau autoroutier d’une longueur de 8 000 km et sa multitude de ponts, dont le plus haut avec 565 mètres, mais qui compte aussi des groupes minoritaires.

La stratégie menée pour éradiquer la pauvreté dans la région a aussi été mise en exergue, en plus de l’implantation d’importantes entreprises activant dans l’intelligence artificielle et le développement des solutions nouvelles.

C’est le cas du grand Centre de données mais aussi du Guiyang Longmaster information technology, spécialisé dans les services sanitaires connectés. Une démonstration sur ces services et leur efficacité a été faite en direct. 

Port sec international de Urumqi : le cœur battant de la ceinture et la route

Le rôle stratégique du port sec de Urumqi a, par ailleurs, été mis en exergue par les responsables chinois. Lors d’une visite à cette infrastructure, qualifiée de fleuron de l’économie de Xinjiang, l’importance de celle-ci a été démontrée.

La région de Xinjiang, au centre des échanges commerciaux entre le Continent asiatique et le Continent européen, est ainsi devenue le centre principal de l’initiative « la ceinture et la route », celle-ci étant un « trait d’union » entre plusieurs pays et grands marchés internationaux.

Chose qui facilitera les échanges commerciaux, surtout grâce à l’important réseau ferroviaire développé dans la région. Ce dernier garantira ainsi une connexion rapide et efficace entre la Chine et plusieurs pays de différents continents, avec la possibilité de faire des liaisons terrestres, aériennes et maritimes. Des milliers de tonnes de marchandises sont ainsi exportées de la Chine vers d’autres pays asiatiques mais aussi vers l’Europe.   

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