Coup d’envoi du 16e FIBDA: Les super-héros en mission à Alger

Le Festival international de la bande dessinée d’Alger (FIBDA) a ouvert ses portes ce mardi, attirant à la fois le grand public et les passionnés du 9e art. Cette 16e édition, tant attendue, se déroule à l’Office Riadh El Feth jusqu’au 5 octobre 2024, sous le thème « Histoires algériennes ».

Cette année, le Japon est le pays invité d’honneur, avec la participation d’auteurs et d’artistes japonais. Le festival accueille également des représentants de quatorze autres pays, dont la France, les États-Unis, la Pologne et la Côte d’Ivoire. Les organisateurs ont décidé, pour cette nouvelle édition, de mettre en avant le patrimoine culturel à travers des rencontres enrichissantes entre auteurs algériens et créateurs venus des quatre coins du monde.

Contacté par le Jeune Indépendant, le directeur artistique et technique du festival, Jaoudet Gassouma a déclaré : « Les préparatifs ont été menés à bien pour cette 16e édition. Nous attendons la participation de 15 pays, ce qui est un beau chiffre pour cette année. Certains pays, comme la Suisse, l’Allemagne et le Canada, ont exprimé leur souhait de participer, ce qui promet une édition exceptionnelle ».

Il a ajouté : « Nous avons mis en place un stand spécialement pour les États-Unis, et un autre pour les Italiens, qui ont apporté beaucoup de matériel. Cette année, nous avons également prévu un hommage particulier à Mohamed Aram, avec une exposition consacrée à son personnage Naâr, ainsi que des présentations de nombreux dessinateurs et bédéistes algériens. Certains d’entre eux animeront des ateliers de BD, centrés sur des personnalités algériennes, car nous avons choisi de mettre en lumière notre patrimoine et notre histoire ».

« Pour le grand public, nous avons organisé des projections de dessins animés à la salle Ibn Zeydoun. Des conférences et des masterclasses seront animées par des spécialistes à l’École des Beaux-Arts, avec laquelle nous collaborons. Cette année, nous avons également mis en place un atelier de sculpture de figurines représentant des héros algériens, comme Richa, Bouzid, Zina et Mquidech », a-t-il précisé.

Concernant le public, il a tenu à souligner : « Le public algérien est très exigeant, contrairement à ce que certains disent en affirmant que les gens ne lisent pas. Le public du FIBDA sait ce qu’il veut, notamment les jeunes, mais aussi de nombreuses familles qui viennent chaque année découvrir les nouveautés ». Il a fait savoir que « le FIBDA est un événement convivial qui offre une opportunité aux jeunes talents, même s’ils ne sont pas encore professionnels. C’est d’ailleurs ce qui fait la richesse de notre festival».

Au programme, les stands des pays participants offrent une vitrine d’ouvrages et d’expositions abordant des thématiques qui établissent des passerelles avec l’Algérie. Parmi les temps forts, citons l’ouvrage « Le long chemin jusqu’aux accords d’Evian, souvenirs de Suisse (1960-1962) » de l’historien suisse Marc Perrenoud, en collaboration avec la dessinatrice algérienne Bouchra Mokhtari, ainsi qu’une exposition de l’enseignante et bédéiste japonaise Aoyogi Etsuko, qui a consacré plusieurs de ses œuvres à l’Algérie.

Le FIBDA propose, également, une vingtaine de conférences traitant de sujets variés liés au 9e Art. Des thèmes comme « L’édition en Tunisie », « Les héros de la BD algérienne », et « Littérature, manga : pont culturel entre le Japon et l’Algérie » seront abordés, apportant des perspectives nouvelles sur la bande dessinée.

Les ateliers de formation, notamment une douzaine de Masters Class adaptées aux différents âges et niveaux, offriront des opportunités d’apprentissage uniques. Des ateliers tels que « L’atelier Naâr » pour les plus jeunes et des sessions de modelage 3D de figurines seront animés par des bédéistes universitaires.

Les projections de films japonais d’animation, tels que « Children of the Sea » et « The House of the Lost on the Cape », se dérouleront à la salle Ibn Zeydoun, ajoutant une dimension cinématographique au festival. Par ailleurs, les jeunes artistes du concours Cosplay animeront l’esplanade de l’Oref avec leurs performances tout au long de l’événement.

Le FIBDA rendra également hommage à deux figures emblématiques de la BD algérienne, Mohamed Mazari, connu sous le nom d’artiste « Maz », et Mohamed Aram, ainsi qu’à la bédéiste et universitaire japonaise Aoyogi Etsuko, soulignant l’importance des contributions culturelles au sein du festival.

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