Directives de Tebboune pour l’éducation nationale : Les syndicats confiants

Promulgation du statut particulier de l’éducation avant la fin 2024, réintégration des élèves en situation d’échec scolaire, généralisation de l’utilisation des tablettes, telles sont les directives principales formulées par le président de la République. Le ministre Belabed devrait relever ces défis, et les syndicats du secteur, pour leur part, se réjouissent d’une évidente volonté de […] The post Directives de Tebboune pour l’éducation nationale : Les syndicats confiants appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 23, 2024 - 20:30
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Directives de Tebboune pour l’éducation nationale : Les syndicats confiants

Promulgation du statut particulier de l’éducation avant la fin 2024, réintégration des élèves en situation d’échec scolaire, généralisation de l’utilisation des tablettes, telles sont les directives principales formulées par le président de la République. Le ministre Belabed devrait relever ces défis, et les syndicats du secteur, pour leur part, se réjouissent d’une évidente volonté de rendre l’école algérienne plus performante.

Présidant ce dimanche son premier Conseil des ministres depuis sa réélection pour un deuxième mandat, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris une nouvelle batterie de décisions au profit du secteur de l’éducation nationale.

Même s’il a exprimé sa satisfaction quant aux conditions normales dans lesquelles s’est déroulée la rentrée scolaire, le Président a tout de même donné des instructions fermes en vue d’améliorer les conditions de scolarité des élèves et garantir tous les droits de l’enseignant.

A ce titre, il a donné instruction pour la concrétisation de son engagement relatif à la promulgation du statut particulier du secteur de l’éducation nationale avant la fin 2024 et a enjoint au ministre de l’Education de généraliser les tablettes électroniques en atteignant au moins 50 % d’ici la fin de l’année scolaire actuelle.

Le président de la République a également mis l’accent sur l’importance de la poursuite des efforts pour prendre en charge les élèves redoublants et leur donner une chance d’être réintégrés, autant que possible, afin de réduire la déperdition scolaire.

Le chef de l’Etat a aussi ordonné de réorganiser le sport scolaire et les programmes d’éducation physique, tout en soulignant la nécessité de lancer le championnat national scolaire des sports collectifs à partir de janvier 2025, le but étant de voir émerger une élite sportive issue du milieu scolaire.

Contacté par le Jeune Indépendant, le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, a indiqué que son syndicat a pris acte des directives du chef de l’Etat, dont la nécessité de promulguer le statut particulier des travailleurs de l’éducation, et ce pour la troisième fois.

« Cela reste un vœu car le statut particulier organise la vie professionnelle du fonctionnaire, mais ce n’est pas la solution pour l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs », a expliqué M. Amoura, estimant que le fonctionnaire n’y gagnera pas beaucoup avec la révision du statut particulier.

Cependant, le syndicaliste a souhaité que le Président insiste sur la révision du régime indemnitaire, décidé par ses soins en décembre dernier, avec effet rétroactif. « Pourquoi le Président n’insiste-t-il pas sur ce point important ? Il ne donne aucune instruction à ce sujet alors que c’est la clé du problème », s’est interrogé M. Amoura qui considère que la révision du régime indemnitaire, avec des augmentations conséquentes, va améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs de l’éducation.

Combattre la déperdition scolaire 

Concernant l’échec scolaire, M. Amoura a estimé que pour le combattre, il faudrait s’attaquer aux vrais problèmes du secteur, à savoir une réforme généralisée du système éducatif algérien, au lieu de chercher les solutions faciles.

Selon lui, la déperdition scolaire touche plus de 600 000 élèves chaque année, et c’est un nombre important. « Au lieu de tenter de les remettre sur les bancs d’école, l’Etat devrait penser à des mécanismes qui pourraient absorber cette déperdition comme, par exemple, la réintroduction de l’enseignement technique au lycée, et ce à travers la création d’un pont direct entre le ministère de l’education et celui de la formation professionnelle », a suggéré Boualem Amoura.

En ce qui concerne les tablettes, M. Amoura a affirmé que le SATEF est contre leur utilisation à l’heure actuelle. « D’abord, nous avons enfreint la loi de l’orientation scolaire 08/04 qui exige l’égalité des chances entre les élèves algériens, car la majorité des écoles primaires ne sont pas dotées de cet outil et cela crée un complexe chez les élèves qui n’en bénéficient pas », a-t-il indiqué.

Selon M. Amoura, pour bien mener la nouvelle stratégie du système pédagogique de l’éducation et attendre une école de qualité, le ministre Belabed devrait relever le nombre de défis. « Le ministre doit avoir des collaborateurs compétents, et ce n’est pas le cas dans la majorité de ses services », a-t-il fait savoir.

« Gérer plus de onze millions d’enfants et plus de huit cent mille fonctionnaires n’est pas une mince affaire alors que la majorité des directeurs de l’éducation et des chefs de service dans les directions de l’éducation des wilayas n’ont pas les compétences requises, et que dans la majorité des cas, ces derniers s’entêtent à ne pas appliquer les instructions du ministre », a regretté le syndicaliste.

 De son côté, Yazid Bouanane, chargé de l’information au Conseil national des directeurs des lycées (CNADL), a estimé que les déclarations du président de la République en Conseil des ministres, concernant le secteur de l’éducation, montrent qu’il existe une volonté politique de faire progresser ce secteur, car il s’agit d’un secteur stratégique et sensible. « Nous espérons que cette volonté politique se traduira par des décisions efficaces et efficientes sur le terrain pour faire progresser le secteur », a-t-il indiqué.

Selon M. Bouanane, ces déclarations peuvent être analysées sous deux angles. Il s’agit, en premier lieu, d’assurer la réintégration des élèves recalés dans la limite des places pédagogiques disponibles. « Il s’agit de donner à ces élèves la possibilité de poursuivre leurs études, et de les sauver ainsi des griffes et des maux qui menacent beaucoup de jeunes dans la société », a-t-il expliqué.

Pour ce qui est du statut particulier, M. Bouanane s’est dit satisfait d’entendre le chef de l’Etat insister sur la nécessité de le publier ainsi que le régime indemnitaire qui l’accompagne avant la fin de l’année 2024. « A travers cette directive, on constate que le président de la République attache une importance particulière à ce dossier, ce qui donne l’impression que ce statut prendra en compte tous les corps de l’éducation et corrigera tous les déséquilibres, afin d’assurer la stabilité du secteur », a-t-il indiqué.

Par conséquent, selon M. Bouanane, le gouvernement est obligé de répondre à cette revendication et de s’efforcer de faire progresser le secteur au plus haut niveau. Il a insisté sur le fait que « le ministère de l’Education nationale est également tenu de travailler conformément à cette stratégie et de s’appuyer sur des gestionnaires et des cadres capables de réaliser un bond qualitatif du secteur afin d’atteindre la qualité requise ».

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