France : les dessous des publications sur les crèches «maltraitantes»

Une contribution de Khider Mesloub – En février 2022, j’avais publié un article intitulé «Les dessous du scandale des maisons... L’article France : les dessous des publications sur les crèches «maltraitantes» est apparu en premier sur Algérie Patriotique.

Sep 21, 2024 - 04:45
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Une contribution de Khider Mesloub – En février 2022, j’avais publié un article intitulé «Les dessous du scandale des maisons de retraite en France». Au début de l’année suivante, en 2023, j’avais rédigé un deuxième article intitulé «Le gouvernement Macron : fossoyeur des maisons de retraite».

Dans les deux textes, je démystifiais la campagne de dénonciation menée contre les maisons de retraite, accusées de maltraitances. J’écrivais : «Sans nul doute, la publication du livre Les Fossoyeurs est suspecte car elle s’apparente à une opération de discréditation professionnelle orchestrée par le gouvernement Macron, et surtout à une entreprise de torpillage économique lancée contre la multinationale Orpea, leader mondial des Ehpad – déjà l’action du titre Orpea à la Bourse de Paris a dégringolé d’environ 60%.»

Plus loin, je préciseais : « En effet, par une opération de dénigrement et de disqualification rondement bien menée par les médias rémunérés, l’objectif était double. D’abord, après avoir ruiné la réputation (par les accusations de maltraitance) et les finances (par l’effondrement de la valeur des actions) des maisons de retraite, le gouvernement escomptait se les approprier à un prix dérisoire afin de les transformer en structures médicalisées réservées aux personnes âgées dépendantes, conformément à sa politique de restriction budgétaire. Ensuite, par l’opération de dénigrement des maisons de retraite accusées de maltraitance, de dissuader les « enfants » de placer leurs parents dans ces présumés « établissements de torture », de manière indirecte de les acculer à les prendre directement en charge, conformément, également. , à l’agenda du gouvernement qui œuvre à l’institutionnalisation de la politique de maintien à domicile, planifiée depuis plusieurs années pour des raisons d’économie financière et non humanitaire, comme le serinent les instances gouvernementales et médiatiques.»

Bis répétition placentaire ! Une opération de manipulation et de mensonge qui a bien réussi dans le secteur de la dépendance pourrait également réussir dans le domaine de la petite enfance, semble penser le gouvernement Macron.

Au printemps de l’année 2023, le gouvernement Macron récidivait. Dans le même dessein, il lançait son opération de dynamitage des crèches. Cette fois-ci, il n’avait pas stipendié le journaleux Victor Castenet pour rédiger un livre accusateur contre les crèches. La mission avait été confiée à l’Inspection générale des affaires sociales (l’IGAS).

Avec la même technique de fabrication d’un climat de psychose, largement employé par les médias rémunérés pour effrayer (donc dissuader) les «enfants» de seniors désireux de placer leur parent dans une maison de retraite, les médias avaient réitéré l’opération de manipulation psychologique à l’égard des parents qui doivent inscrire leur enfant dans une crèche.

Dans leurs successives éditions, tous les journaux rivalisaient d’ingéniosité maléfique pour épouvanter le lecteur avec des titres alarmistes propres à susciter l’émoi et, surtout, l’effroi.

Voici en vrac quelques titres de journaux et commentaires terrifiants : «A quoi s’attendre lorsqu’on inscrit son enfant en crèche ?» «De nombreux adultes interrogés ont décrit des situations s’apparentant à de la maltraitance». «Des établissements de qualité très dégradée, ce qui peut entraîner des carences dans la sécurisation affective et dans l’éveil des tout-petits, soulignent les auteurs de ce rapport.» «Des enfants privés de sieste, nourris de force.» «Un rapport alerte sur la qualité d’accueil et des risques de maltraitance dans les crèches.» «Maltraitance, insultes, humiliation… Un nouveau rapport commandé par le gouvernement épingle l’accueil dans les crèches.» «Un rapport accablant dénonce des maltraitances dans les crèches.» «Des enfants laissés toute la journée dans la même couche, parce qu’ils ne pleuraient pas et n’étaient pas prioritaires privés de sieste faute de lits.» «Des bébés de 4 mois qui hurlent de faim, de sommeil, besoin d’être rassurés et doivent attendre, en silence si possible», etc.

Tous ces journaux faisaient état d’une étude menée par l’IGAS. Or, en fait d’étude, il s’agissait en réalité de la diffusion d’un simple questionnaire auquel avaient répondu 5 275 directeurs, 12 545 salariés de crèches et 27 671 parents. Certes, les inspecteurs de l’IGAS s’étaient bien rendus dans certains établissements. Au vrai, ils avaient visité seulement 36 crèches sur 16 000 structures (crèches publiques, micro-crèches, halte-garderie) existantes. Cela représente à peine 0,2%.

Quant au questionnaire diffusé aux professionnels, on imagine mal des directeurs ou des salariés décrire les conditions d’accueil des enfants dans leur établissement comme étant déplorables, comme l’analyse la prétendue étude (se serait suicidaire : ils seraient passibles de poursuites judiciaires pour maltraitances). De même, on imagine mal un parent informé de cas de maltraitances dans la crèche où est inscrit son enfant et continuer à le maintenir dans cet établissement de l’Horreur. Ou demeurer silencieux. A tout le moins, il déposerait plainte. Pourtant, selon les auteurs de l’enquête, des parents interrogés auraient affirmé que leur enfant aurait été victime, durant des mois, de maltraitances.

Ne dit-on pas «qui veut noyer son chien l’accuse de la rage» ? Le gouvernement Macron, radicalisé et enragé, de manière machiavélique, chaque semaine exhibe une nouvelle «étude» catastrophiste sur un établissement public ou privé d’utilité sociale pour justifier sa fermeture ou la suppression de ses subventions.

Le Wall Street Journal a écrit récemment : «Les dépenses nécessaires pour faire face aux menaces seront impossibles sans des réformes qui rendent les pensions et les acquis sociaux plus durables. C’est un débat nécessaire en Europe et aux Etats-Unis. La fin de la guerre froide a créé l’illusion que les Etats-providence pouvaient se contenter de prestations toujours plus généreuses. Mais ils ne le peuvent pas si les démocraties veulent se défendre contre les menaces autoritaires.» Autrement dit, les préparatifs de guerre mondiale, couplés avec la crise économique, servent de justification à la suppression des droits sociaux et au démantèlement des services publics.

Comme avec les maisons de retraite délibérément stigmatisées afin de justifier la réorientation de la politique de la dépendance des seniors vers le maintien à domicile jugé plus économique pour l’Etat, les structures de la petite enfance font l’objet d’une stigmatisation pour motiver, sinon leur fermeture, au moins la diminution.

Pour preuve. Cette fallacieuse étude établit cette conclusion pernicieuse destinée à effrayer les parents d’enfants ou futurs parents, donc à les dissuader de confier leur enfant à une crèche. Elle soutient que, «pour un bébé de moins d’un an, passer 40 heures par semaine en crèche, avec ce que cela implique de bruit, d’agitation, de risques de surstimulation», n’est de toute façon pas forcément la réponse la plus adaptée à ses besoins. Elle appelle en conséquence à «revoir la durée et les règles de rémunération des congés maternel, paternel et parentaux» pour «accroître la possibilité de présence parentale auprès de l’enfant pendant la première année de vie».

En d’autres termes, dorénavant les nouvelles mamans devront garder leur bébé à la maison, au moins durant les trois premières années, sinon davantage. C’est la politique du retour de la femme au foyer, prônée sous le régime de Vichy par le gouvernement Pétain, que la classe dominante française tente de réactiver, de restaurer.

L’opération lancée par l’Inspection générale des affaires sociales (l’IGAS) n’ayant, probablement, pas eu les résultats escomptés, le gouvernement Macron a chargé, de nouveau, son plumitif-lige Victor Castenet de rédiger un pamphlet sur les crèches.

Son livre Les Ogres vient de paraître ce mercredi 18 septembre. Tous les médias font sa promotion. Le journaleux est invité sur tous les plateaux télé et les stations radios. La presse écrite livre des comptes rendus alarmistes avec, en couverture, des titres chocs. Exemple parmi des dizaines «Humiliations, privations de nourriture, coups… au sein des crèches privées».

Dans son livre à charge, le journaliste français Victor Castanet met en cause les supposées dérives du système des crèches privées en France, en dévoilant de nombreux faits de maltraitance.

«Il y a des punitions, avec des enfants punis dans le noir, sans tétine, sans doudou», a-t-il déclaré sur une radio publique tricolore. « Ce sont des humiliations aussi. Quand les enfants ne sont pas propres, il y a certains professionnels qui vont les punir, les humilier devant les autres enfants, ce qui laisse des traumatismes», poursuit-il, évoquant également «des faits de privation de nourriture et de coups, de griffures , qui se retrouve sur le corps de certains enfants».

N’importe quel parent entend ou lit ce genre de propos sera immédiatement saisi de frayeur. Et pour épargner à son enfant de subir ces terribles sévices qui séviraient soi-disant dans ces structures de torture appelées crèches, il adoptera une solution radicale pour le protéger : le garder à la maison.

Au vrai, à l’instar des précédentes «études» publiées notamment par l’IGAS, le véritable objectif de ces auteurs de ces publications incendiaires n’est pas la dénonciation de la prétendue maltraitance des enfants dans les crèches, mais la dénonciation des financements publics des structures d’accueil d’enfants.

Le journaleux-lige rappelle à dessein que les crèches privées bénéficient largement de financements publics. Elles seraient irriguées par l’argent public. En d’autres termes, elles profiteraient d’un indûment de l’argent public. Du reste, c’est la conclusion de tous les rapports et articles publiés : «Le modèle économique des crèches génère des dérives tant pour la qualité de l’accueil que pour les finances publiques».

Victor Castenet accuse les crèches d’abuser de ces financements. Il pointe du doigt du nommément certains groupes de crèches d’avoir touché des millions d’euros de la Caisse nationale des allocations familiales en falsifiant le nombre d’heures effectuées par ses employés auprès des enfants. Il affirme que cette pratique aurait permis à ces groupes d’empocher des dizaines de millions d’euros.

Autrement dit, le plumitif-lige noircit préférablement la gestion des crèches. A la fois pour dissuader les parents de placer leur enfant dans ces structures infantiles assimilées aux établissements de torture. Et pour justifier la politique macronienne, sinon de suppression des subventions publiques des crèches privées, du moins leur réduction.

Pour conclure. En matière de maltraitances, actuellement, s’il ya une instance officielle qui maltraite ouvertement, au vu et su du monde entier ses millions d’administrés, piétine ses citoyens, bafoue ses droits, confisque leur démocratie, c’est bien le gouvernement Macron , l’Etat policier français. Aussi bien sur le plan répressif qu’économique. Le peuple laborieux français est réduit à manger son pain noir, à se nourrir de la bile noire et à subir de nouvelles «années noires».

KM

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