Diphtérie et paludisme dans l’extrême Sud : Un taux de vaccination de 80 %

Les régions de l’extrême sud du pays sont actuellement frappées par une épidémie combinée de diphtérie et de paludisme, causant la mort d’au moins 40 personnes sur un total de 536 cas recensés depuis la fin du mois d’août dernier. Les wilayas les plus touchées sont Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar mais surtout In Guezzam, où […] The post Diphtérie et paludisme dans l’extrême Sud : Un taux de vaccination de 80 % appeared first on Le Jeune Indépendant.

Oct 1, 2024 - 00:50
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Diphtérie et paludisme dans l’extrême Sud : Un taux de vaccination de 80 %

Les régions de l’extrême sud du pays sont actuellement frappées par une épidémie combinée de diphtérie et de paludisme, causant la mort d’au moins 40 personnes sur un total de 536 cas recensés depuis la fin du mois d’août dernier. Les wilayas les plus touchées sont Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar mais surtout In Guezzam, où la ville de Tinzaouatine, frontalière avec le Mali, subit les plus lourdes pertes.

Le Pr Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), a annoncé, sur les ondes de la Radio nationale, que la diphtérie a causé 28 décès dans le Grand-Sud, dont 27 dans la seule ville de Tinzaouatine. Cette ville, située à la frontière malienne, se trouve au cœur de la crise, notamment en raison de sa proximité avec des zones où les infrastructures sanitaires sont limitées. Un seul décès dû à la diphtérie a été enregistré à In Guezzam, une autre wilaya de l’extrême sud du pays.

« Depuis le 28 août, la majorité des cas de diphtérie signalés dans le Grand-Sud ont été recensés dans les zones frontalières comme Tinzaouatine et Timiaouine », a précisé le professeur Sanhadji. Cette épidémie de diphtérie, maladie extrêmement contagieuse, est survenue parallèlement à une résurgence du paludisme, qui s’est rapidement propagée à cause des pluies récentes ayant provoqué des eaux stagnantes, terrain propice à la prolifération des moustiques, principaux vecteurs du paludisme.

En ce qui concerne le paludisme, la situation est tout aussi inquiétante avec 421 cas recensés, dont 12 ont été mortels. Les wilayas d’In Guezzam et de Bordj Badji Mokhtar sont les plus touchées. A Tinzaouatine, plus de 200 cas de paludisme ont été signalés, tandis que Timiaouine fait face à une crise similaire. Parmi les 12 décès dus au paludisme, 5 ont été enregistrés à In Guezzam et 7 à Tinzaouatine.

Cette épidémie survient dans des zones frontalières déjà vulnérables, où les infrastructures sanitaires sont insuffisantes pour faire face à l’afflux des malades. Contrairement à la wilaya de Tamanrasset, où le nombre de cas de diphtérie reste limité et les infrastructures de santé capables de répondre à la demande, les nouvelles wilayas comme In Guezzam et Bordj Badji Mokhtar manquent de structures hospitalières de grande envergure, ce qui aggrave la saturation des établissements de soins existants.

Face à l’urgence de la situation, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a chargé l’ANSS de coordonner la réponse sanitaire dans ces wilayas et d’évaluer les besoins sur le terrain. Le Pr Sanhadji a tenu à souligner que les efforts de l’Etat s’inscrivent dans une logique de prévention, avec une régularité de l’approvisionnement en vaccins et en médicaments conformes aux standards de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Il a noté que la plupart des cas de diphtérie et de paludisme sont « majoritairement importés », résultant de flux migratoires en provenance des pays voisins où le système de santé est moins développé. Ces migrations, accentuées par les changements climatiques, ont facilité la propagation des maladies dans les zones frontalières du pays. 

Malgré des taux de vaccination élevés, avoisinant les 80 %, la propagation transfrontalière reste une menace. Le renforcement des moyens de diagnostic est donc primordial pour contenir ces épidémies. Actuellement, les tests doivent être envoyés à l’Institut Pasteur d’Alger, situé à plus de 2 300 kilomètres des zones affectées, mais des efforts sont en cours pour installer des centres de dépistage plus proches, dans le Grand-Sud, a précisé le même responsable.

L’intervention des autorités n’est pas limitée à l’apport de vaccins et de médicaments. Un plan de démoustication a été lancé par le ministère de l’Intérieur pour éradiquer les foyers de moustiques, vecteurs du paludisme, notamment dans les zones les plus à risque comme les aéroports et les zones frontalières.

En parallèle, la baisse des cas de diphtérie, observée ces trois derniers jours grâce à l’acheminement rapide des vaccins et des traitements, est un signe encourageant. Toutefois, les autorités restent vigilantes face à une possible recrudescence des cas, en particulier dans les zones reculées où l’accès aux soins reste limité.

Les défis sont nombreux pour les autorités sanitaires, qui doivent non seulement gérer la crise actuelle, mais aussi anticiper les risques futurs liés aux déplacements de populations et aux conditions climatiques. Le Pr Sanhadji a insisté sur la nécessité de doter les nouvelles wilayas de grandes structures hospitalières capables de faire face à de telles situations. L’évolution démographique et la mobilité accrue des populations imposent une réponse durable et adaptée aux spécificités locales.

Abordant les risques de contagion de la diphtérie et du paludisme au niveau des aéroports, le Pr Sanhadji a assuré que « la démoustication est prise en charge par le ministère de l’Intérieur pour éradiquer les foyers de moustiques, vecteurs de la transmission de la pathologie, et empêcher le paludisme de se propager ». Concernant la diphtérie, il a fait savoir qu’« il y a une forte baisse des cas depuis les trois derniers jours grâce à l’acheminement des vaccins et des médicaments ».

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