La reconnaissance de l'Etat de Palestine est "un soutien à la solution à deux Etats"

BRUXELLES - L'annonce mercredi par trois pays européens de leur décision coordonnée de reconnaître l'Etat de Palestine est "un soutien à la solution à deux Etats" et permettra de "renforcer la position de la Palestine" dans le cadre du conflit au Proche-Orient, a affirmé Anne Lagerwall, directrice du Centre de droit international de l'Université libre de Bruxelles (ULB). "Ces reconnaissances sont surtout, comme l'a déclaré le Premier ministre irlandais, une façon de réitérer le soutien à une solution à deux Etats, comme proposée dans les accords de paix d'Oslo en 1993", a-t-elle déclaré à la chaîne de radio et télévision belge (RTBF). Alors que l'entité sioniste mène depuis plus de sept mois, une agression génocidaire contre les Palestiniens de la bande de Ghaza, la Norvège, l'Irlande et l'Espagne ont annoncé mercredi une initiative visant à reconnaître l'Etat de Palestine. Selon cette professeure de Droit, si cela "ne change rien" au statut juridique de la Palestine, cette reconnaissance va surtout permettre à ses dirigeants de "renforcer la position de la Palestine dans le cadre plus général du conflit" au Proche-Orient. Reconnaître la Palestine comme Etat, a-t-elle poursuivi, est "une façon pour ces pays de renforcer leurs liens, de nouer des relations beaucoup plus étroites, et cela va les amener à un moment donné, à ouvrir des ambassades dans les deux Etats et à échanger des ambassadeurs". Détaillant l'impact de cette reconnaissance sur la cause palestinienne, Anne Lagerwall relève une première conséquence au niveau mondial. "Sur les 193 pays qui siègent à l'Assemblée des Nations unies, il y en aura bientôt 146 qui reconnaissent l'existence d'un Etat palestinien. Cela va minoriser encore un peu plus les Etats qui n'ont pas encore reconnu la Palestine et donc renforcer la position politique de la Palestine", a-t-elle expliqué. L'Assemblée générale des Nations Unies avait adopté le 10 mai, à une écrasante majorité, une résolution soutenant la demande de la Palestine à un statut de membre à part entière de l'Organisation (ONU) lors d'une session extraordinaire d'urgence sur la situation à Ghaza. Le projet de résolution présenté au nom du groupe des Etats arabes, a reçu 143 votes pour, 9 contre et 25 abstentions. Cette résolution fait suite au veto opposé par les Etats-Unis au Conseil de sécurité le 18 avril, qui a bloqué l'admission de la Palestine en tant qu'Etat membre à part entière de l'ONU. Ce projet de résolution, présenté par l'Algérie, avait recueilli douze voix pour, la Suisse et le Royaume-Uni s'étant abstenus. Pour Anne Lagerwall, les Etats-Unis "considèrent que cette reconnaissance n'aura lieu que dans le cadre d'un accord de paix négocié" entre la Palestine et l'entité sioniste. Donc, ils ne le reconnaîtront que lorsque cette dernière sera d'accord, ce qui n'est pas, selon elle, près d'arriver. La directrice du Centre de droit international de l'ULB estime, par ailleurs, que la décision prise par l'Espagne, la Norvège et l'Irlande, même si elle est symbolique, pourrait entraîner d'autres Etats membres européens. "Cela vient peut-être augurer d'un mouvement qui va avoir une influence sur certains Etats qui n'ont pas exclu de reconnaître la Palestine, des Etats indécis", a-t-elle ajouté.

Mai 23, 2024 - 12:35
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La reconnaissance de l'Etat de Palestine est "un soutien à la solution à deux Etats"

BRUXELLES - L'annonce mercredi par trois pays européens de leur décision coordonnée de reconnaître l'Etat de Palestine est "un soutien à la solution à deux Etats" et permettra de "renforcer la position de la Palestine" dans le cadre du conflit au Proche-Orient, a affirmé Anne Lagerwall, directrice du Centre de droit international de l'Université libre de Bruxelles (ULB).

"Ces reconnaissances sont surtout, comme l'a déclaré le Premier ministre irlandais, une façon de réitérer le soutien à une solution à deux Etats, comme proposée dans les accords de paix d'Oslo en 1993", a-t-elle déclaré à la chaîne de radio et télévision belge (RTBF).

Alors que l'entité sioniste mène depuis plus de sept mois, une agression génocidaire contre les Palestiniens de la bande de Ghaza, la Norvège, l'Irlande et l'Espagne ont annoncé mercredi une initiative visant à reconnaître l'Etat de Palestine.

Selon cette professeure de Droit, si cela "ne change rien" au statut juridique de la Palestine, cette reconnaissance va surtout permettre à ses dirigeants de "renforcer la position de la Palestine dans le cadre plus général du conflit" au Proche-Orient.

Reconnaître la Palestine comme Etat, a-t-elle poursuivi, est "une façon pour ces pays de renforcer leurs liens, de nouer des relations beaucoup plus étroites, et cela va les amener à un moment donné, à ouvrir des ambassades dans les deux Etats et à échanger des ambassadeurs".

Détaillant l'impact de cette reconnaissance sur la cause palestinienne, Anne Lagerwall relève une première conséquence au niveau mondial.

"Sur les 193 pays qui siègent à l'Assemblée des Nations unies, il y en aura bientôt 146 qui reconnaissent l'existence d'un Etat palestinien. Cela va minoriser encore un peu plus les Etats qui n'ont pas encore reconnu la Palestine et donc renforcer la position politique de la Palestine", a-t-elle expliqué.

L'Assemblée générale des Nations Unies avait adopté le 10 mai, à une écrasante majorité, une résolution soutenant la demande de la Palestine à un statut de membre à part entière de l'Organisation (ONU) lors d'une session extraordinaire d'urgence sur la situation à Ghaza.

Le projet de résolution présenté au nom du groupe des Etats arabes, a reçu 143 votes pour, 9 contre et 25 abstentions. Cette résolution fait suite au veto opposé par les Etats-Unis au Conseil de sécurité le 18 avril, qui a bloqué l'admission de la Palestine en tant qu'Etat membre à part entière de l'ONU.

Ce projet de résolution, présenté par l'Algérie, avait recueilli douze voix pour, la Suisse et le Royaume-Uni s'étant abstenus.

Pour Anne Lagerwall, les Etats-Unis "considèrent que cette reconnaissance n'aura lieu que dans le cadre d'un accord de paix négocié" entre la Palestine et l'entité sioniste. Donc, ils ne le reconnaîtront que lorsque cette dernière sera d'accord, ce qui n'est pas, selon elle, près d'arriver.

La directrice du Centre de droit international de l'ULB estime, par ailleurs, que la décision prise par l'Espagne, la Norvège et l'Irlande, même si elle est symbolique, pourrait entraîner d'autres Etats membres européens.

"Cela vient peut-être augurer d'un mouvement qui va avoir une influence sur certains Etats qui n'ont pas exclu de reconnaître la Palestine, des Etats indécis", a-t-elle ajouté.

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