Le moment clé, ce sera le vote au Conseil de sécurité

La résistance palestinienne tue et blesse chaque jour des soldats israéliens, en nombre certes variable selon les circonstances et le type d’embuscades qu’elle tend à l’occupant, toutefois suivant un rythme qui lui va croissant, ayant beaucoup appris au cours de ce qui sera bientôt huit mois de guerre, même si son coup de maître lui […]

Mai 27, 2024 - 23:25
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Le moment clé, ce sera le vote au Conseil de sécurité
La résistance palestinienne tue et blesse chaque jour des soldats israéliens, en nombre certes variable selon les circonstances et le type d’embuscades qu’elle tend à l’occupant, toutefois suivant un rythme qui lui va croissant, ayant beaucoup appris au cours de ce qui sera bientôt huit mois de guerre, même si son coup de maître lui a été asséné très exactement le premier jour de la guerre. De loin en loin, il lui arrive aussi de blesser des civils israéliens, toujours par des tirs de roquettes, toujours en réponse aux carnages que n’arrêtent pas de perpétrer l’armée israélienne, réputée la meilleure, la mieux équipée de la région. Le bilan de cette dernière est tout le contraire : elle tue et massacre des civils palestiniens chaque jour, par dizaines, et parfois par centaines, ce que d’ailleurs elle vient de faire une fois de plus au nord-ouest de Rafah, dans une partie de Rafah qu’elle leur avait pourtant présentée comme un abri sûr, et de loin en loin, des résistants au cours de combats ou en les prenant par surprise au moyen d’une frappe aérienne, un coup imparable par définition. Le jour où les avions d’Israël seront «traitables» depuis le sol, c’en sera du même coup fini de lui. Les combattants essayent déjà d’abattre ses hélicoptères, jusque-là sans succès, il est vrai.
Mais s’ils essayent, c’est déjà un bon signe, c’est qu’ils pensent que la chose n’est pas impossible. Une supposition que la guerre dure assez longtemps pour que les résistants palestiniens acquièrent les capacités d’abattre, non pas des avions, en tout cas pas dans un premier temps, mais seulement des hélicoptères ; eh bien, c’en sera encore fini d’Israël et dès ce moment. Israël survit par sa suprématie aérienne, en temps de guerre cela s’entend, parce qu’en temps de paix, il survit par le soutien multiple des Etats-Unis, dont il est le prolongement dans la région. Quand il n’aura plus cette suprématie, il cessera d’exister. Au sol, on a eu tout loisir au cours de cette guerre de le constater, sa supériorité est toute relative. Elle est équilibrée par la supériorité du combattant palestinien sur son soldat. Et plus l’affrontement se prolonge, plus l’écart se creuse entre les deux. Le combattant palestinien offre sa vie à la cause, alors que le soldat israélien n’a qu’une seule véritable mission : s’en sortir vivant, condition sine qua non pour renouer le fil d’une vie pleine de douceurs. On cherchait, il y a encore peu, à savoir à quoi se résoudrait Israël, à obéir ou à désobéir à l’ordre que lui a donné la Cour Internationale de Justice, qui est d’arrêter toute opération à Rafah. A s’en tenir au dernier carnage, on peut dire que la question ne se pose plus, qu’il a pris la décision de désobéir. Sauf que ce n’est pas exactement ainsi que la question se posait. Celle-ci n’était pas de savoir ce qu’il ferait lui, mais ce que feraient les Etats-Unis quand la résolution exigeant d’Israël qu’il se retire de Rafah serait arrivée devant le Conseil de sécurité. La laisseraient-ils passer, ou lui feraient-ils barrage en recourant à leur droit de veto ? De la réponse à cette question dépend celle relative à l’attitude d’Israël vis-à-vis du jugement déjà rendu de la CIJ. En attendant que ce vote ait lieu, rien n’empêche Israël de continuer à bombarder Rafah tout comme d’autres quartiers de Ghaza, où il a encore en quelque sorte le droit de commettre tous les crimes qu’il veut.

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