Défaillance dans le ramassage des déchets ménagers à Ghardaïa : Le mal-vivre des citoyens

Les services d’hygiène de la ville de Ghardaïa rencontrent toujours des difficultés à venir à bout du ramassage des ordures ménagères et de la prolifération des points noirs ainsi que des décharges à ciel ouvert, et ce à travers le chef-lieu de la wilaya.

Un état de fait qui a poussé plusieurs citoyens et des associations de quartiers à mettre la main à la pâte en organisant des opérations de volontariat citoyennes pour le nettoyage de leurs quartiers. Un effort certes louable, mais qui demeure sans grande incidence sur le terrain, s’il n’est pas accompagné d’une mobilisation de tous les instants de la part des responsables, des délégués et des chefs de secteur au niveau de la commune.

C’est le constat, pour le moins amer, dressé par l’ensemble des représentants de la société civile interrogés sur le sujet. Une femme, par exemple, a témoigné au Jeune Indépendant : « Je suis veuve sans enfants, personne ne s’inquiète de moi pour me débarrasser de mes sacs d’ordures. J’ai beau les mettre devant ma maison, mais il arrive parfois que des dizaines de jours passent avant qu’ils soient enlevés par les services de la collecte. Pendant ce temps, je dois supporter une odeur nauséabonde et des nuées de mouches et de moustiques devant chez moi ».

Les services du ramassage des ordures ménagères de l’APC de Ghardaïa sont visiblement dépassés, mais il ne faut pas omettre la responsabilité et l’incivisme de certains citoyens dans la sauvegarde de la salubrité de l’environnement, à travers notamment le respect des horaires de dépôt des déchets ménagers, ainsi que l’impérieuse nécessité de s’impliquer dans la préservation de la salubrité des lieux.

Les entreprises privées contractuelles chargées de la collecte des ordures avaient observé un arrêt prolongé pour fêter le Mawlid Ennabaoui. Cela a considérablement compliqué la situation. Selon certains citoyens de la région, des facteurs objectifs maintiennent l’état de déliquescence générale qui prévaut dans un secteur dont il faut impérativement revoir le fonctionnement. Parmi ces facteurs, il y a l’augmentation de rotations qu’il faudrait imposer aux entreprises engagées pour chaque camion déployé.

Par ailleurs, les citoyens évoquent les contraintes budgétaires de la commune de Ghardaïa, qui expliquent cette défaillance en matière de ramassage des ordures à travers la ville. Ces contraintes empêchent de faire exploser les factures de l’APC relatives à la collecte des ordures ménagères, rendant difficile l’autorisation pour les propriétaires des entreprises privées d’augmenter le nombre de rotations. A titre d’exemple, un secteur urbain fonctionne en moyenne avec deux à trois camions de collecte par jour, dont certains n’assurent qu’une rotation le matin et une autre le soir.

En d’autres termes, au-delà de ces rotations, les concessionnaires ne peuvent effectuer de rotations supplémentaires, même si des tonnes d’ordures continuent d’envahir les quartiers, attestent les habitants de la région. Compte tenu du nombre très limité d’entreprises et des moyens matériels dérisoires déployés pour assurer la collecte des ordures ménagères à Ghardaïa, ces moyens sont utilisés à minima.

Pour les citoyens, c’est un problème épineux qui se pose dans le modèle adopté par la commune de Ghardaïa pour assurer cette mission de collecte qu’il faut impérativement revoir, faute de quoi, la situation demeurera inchangée et le mal-vivre continuera à les ronger.

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