«Le Pingouin» de Colin Farrell: La série n’a pas besoin de Batman pour conquérir Gotham

«Il faut du temps pour m’apprécier», avance Oz Cobb face aux chefs du clan Falcone. Pourtant, il ne nous aura pas fallu plus de dix minutes pour commencer à nous attacher au Pingouin joué par Colin Farrell. La plateforme HBO Max met en ligne ce vendredi 20 septembre le premier épisode de la série dérivée […]

Sep 22, 2024 - 01:20
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«Le Pingouin» de Colin Farrell: La série n’a pas besoin de Batman pour conquérir Gotham

«Il faut du temps pour m’apprécier», avance Oz Cobb face aux chefs du clan Falcone. Pourtant, il ne nous aura pas fallu plus de dix minutes pour commencer à nous attacher au Pingouin joué par Colin Farrell. La plateforme HBO Max met en ligne ce vendredi 20 septembre le premier épisode de la série dérivée de l’univers de Batman. Une fable sombre en huit épisodes sur un personnage culte de la pop culture, franchement réussie.
«The Penguin» prend place quelques jours seulement après les évènements du film de Matt Reeves avec Robert Pattinson «The Batman». Après l’inondation meurtrière causée par Sphinx (The Riddler) Gotham City est endeuillée, une partie des quartiers pauvres ont été détruits, la population décimée sombre encore plus dans la drogue. Les grandes familles du crime qui règnent sur la ville doivent se réorganiser suite à la mort de Carmine Falcone. C’est là qu’intervient Oz Cobb qu’on avait brièvement aperçu dans le film de 2022.
Oubliez le haut-de-forme et la cape, les mains palmées et le véhicule-canard. Le Pingouin de la série Max n’a rien à voir, ou presque avec celui campé par Danny De Vito dans le film de Tim Burton. Colin Farrell est totalement transformé dans le costume de l’homme de main des Falcone. Le visage recouvert de cicatrices, la carrure large, le boitement causé par sa malformation du pied, même sa voix est difficilement reconnaissable. Et ce Pingouin n’a (plus) rien de grotesque. D’ailleurs, sous les multiples prothèses qui recouvrent son corps, le personnage aussi a pris de la profondeur. La version de l’antagoniste de Batman développée par Lauren LeFranc offre à l’acteur irlandais un rôle proche des Soprano ou du Parrain. Oz Cobb est un menteur manipulateur né, assoiffé de pouvoir et qui n’a pas peur de se salir les mains pour parvenir à ses fins, retournant sa veste à chaque épisode ou presque. Un homme au physique difforme marqué par une enfance difficile et une mère castratrice. Le Pingouin nourrit une haine pure pour «le rêve américain», convaincu que pour «les gens comme lui», il faut faire couler du sang pour y parvenir.
Mais Oz est un joueur aussi, un «middle man» qui a de la gouaille, tacle haut et fort des chefs de gangs armés jusqu’aux dents, et écoute du Dolly Parton dans sa voiture violette.
L’intelligence de la série est d’avoir rendu ce protagoniste attachant, grâce notamment à la relation qu’il noue avec Vic (Rhenzy Felix). Lorsqu’il prend l’orphelin des rues sous son aile, l’alchimie est instantanée et la projection du rapport «père-fils» immédiate. Le jeune garçon est bègue, pauvre et n’a, lui non plus, pas peur de se salir les mains pour se remplir les poches. D’une certaine manière, Vic humanise Oz Cobb. Tout comme le personnage d’Eve, la «dame de la nuit» et compagne d’Oz campée par Carmen Ejogo.
Mais Colin Farrell n’est pas le seul à nous captiver. «Le Pingouin» est une série «origin story» sur un antagoniste, certes, mais cela ne l’empêche pas d’en avoir lui aussi. Le mafieux boiteux ne se fait pas beaucoup d’amis, et la personne qui représente le plus de danger pour lui est sans doute Sofia Falcone. La fille du parrain décédé est la seule à voir clair sous le masque du Pingouin.
C . M.

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