Kamala Harris, l’Américaine première en tout Par Mohamed Habili

Les démocrates se feraient un tort probablement irrémédiable si au lieu d’afficher leur unité en approuvant en masse la candidature de Harris, ils se remettaient à offrir le spectacle de la désunion prévalant l’instant d’avant, refusant de voir dans le retrait de Biden un puissant appel à l’unité, qui plus est à un moment de […]

Jul 23, 2024 - 15:45
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Kamala Harris, l’Américaine première en tout Par Mohamed Habili

Les démocrates se feraient un tort probablement irrémédiable si au lieu d’afficher leur unité en approuvant en masse la candidature de Harris, ils se remettaient à offrir le spectacle de la désunion prévalant l’instant d’avant, refusant de voir dans le retrait de Biden un puissant appel à l’unité, qui plus est à un moment de grand péril. Le primat de l’union sacrée les poussera à faire bloc autour de la candidate que les circonstances plus que leur choix ont imposée. Il semble donc acquis dès à présent que c’est Kamala Harris qui croisera le fer avec Donald Trump, à elle de conduire la bataille destinée à lui barrer la route vers un deuxième mandat, de faire échec au cauchemar taraudant au moins une moitié d’Américains. On peut résumer Harris en disant qu’elle est l’Américaine qui peut se targuer d’arriver première dans bien des domaines, politiquement parlant. Elle est déjà, et depuis près de quatre ans, la première femme à devenir vice-présidente des Etats-Unis. Il se trouve qu’en plus elle n’est pas seulement femme, au même titre qu’une Hillary Clinton par exemple, la première femme blanche à faillir devenir présidente, mais femme provenant d’une minorité, avec des ascendances asiatique et africaine. Si elle est élue présidente des Etats-Unis, elle sera la première femme, à la fois indienne et africaine, à le devenir, deux prouesses en une seule fois. Avec une telle généalogie, ce ne sont pas les soutiens qui vont lui manquer, non plus, il est vrai, les oppositions. Trump qui pourtant avait commencé par dire que Biden était l’homme le moins fait pour la fonction de président, s’est mis à dire à l’adresse de ses troupes, pour les rassurer, qu’il serait plus facile encore de vaincre Harris. Les démocrates, qui ont débarqué un candidat pourtant légitime dès lors qu’ils ont vu qu’il dépérissait physiquement, ne laisseraient pas Harris les conduire à l’échec s’ils se rendaient compte qu’en effet elle ne faisait pas le poids devant Trump. Ils la débarqueraient elle aussi, ils disposent encore de suffisamment de temps pour cela. Mais rien ne dit que Trump a raison. Tout porte à croire qu’en la personne de Kamala Harris, il a au contraire trouvé à qui parler.

Ainsi qu’il était prévisible, compte tenu en particulier de la pression croissante qui s’exerçait sur lui, Joe Biden renonce à sa candidature pour un deuxième mandat, tout en annonçant son soutien à sa vice-présidente Kamala Harris, un mois avant la tenue de la convention des démocrates, seule habilitée à nommer le candidat du parti pour la présidentielle du 5 novembre prochain. Jusqu’à l’annonce du retrait de Biden, on pouvait encore se demander comment les démocrates allaient s’y prendre pour lui désigner un remplaçant. Se contenteraient-ils de reporter pour ainsi dire automatiquement leur choix sur sa vice-présidente, de sorte qu’il ne resterait plus qu’à l’investiture en temps et lieu, ou bien se lanceraient-ils dans une nouvelle procédure de désignation, dans laquelle Harris ne serait pour eux qu’un choix parmi d’autres ? On sait maintenant que cette question ne se pose plus, les soutiens se multipliant en faveur de Harris, en provenance des chefs de file mais aussi de la base, dont l’une des manifestations sont les envois de dons à la campagne de Harris, qui en quelques heures seulement a fait état de plusieurs dizaines de millions de dollars, un signe qui ne trompe pas.

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