Large coup de filet dans un réseau de passeurs: La harga, une crise qui ne désenfle pas

La harga, ou l’immigration clandestine, qui certes est un phénomène humanitaire complexe et multidimensionnel, demeure aujourd’hui encore un défi considérable en Algérie. Une complexité qui se traduit par l’impossibilité de définir au préalable un profil type du harrag, ni de cibler les couches sociales intéressées.  Une situation qui fait que des gens sans scrupule, ni foi ni loi, persistent à exploiter et encourager ces jeunes et moins jeunes et parfois enfants, qui après avoir essuyé des échecs à obtenir leurs autorisations de circulation, n’hésitent pas à s’aventurer en mer dans des voyages de migration illégale. C’est pourquoi, dans la gestion de ce fléau s’impose plus que jamais l’impératif de poser les questions véritables des conditions de production de ce fait social qui dangereusement ne cesse de prendre de l’ampleur, tant en termes de candidats à l’immigration qu’en constitution de réseaux de passeurs. C’est en effet de ce contexte que la brigade de lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains relevant des services de sécurité de la wilaya d’Oran, a annoncé le démantèlement d’un réseau criminel spécialisé dans l’organisation de traversées clandestines par voie maritime. Un coup de filet opéré dans le milieu des passeurs, qui a permis l’arrestation de 19 personnes parmi lesquelles le principal instigateur de l’organisation de ces voyages de fortune. A ce titre, un communiqué des services de sécurité de la wilaya d’Oran a ainsi précisé que ces arrestations  sont intervenues suite à des informations récoltées sur le terrain par des éléments de ladite brigade, selon lesquelles des membres du réseau de passeurs organisaient des traversées. De ce fait, poursuit la même source, et après des investigations approfondies et l’accomplissement des démarches judiciaires nécessaires auprès du procureur de la République près le tribunal de Fellaoucen qui ont débouché sur l’émission d’un mandat de perquisition, cette opération a été parachevée  par l’arrestation des dix-neuf personnes concernées.

En outre, cette opération s’est également soldée par la saisie d’une embarcation dotée d’un moteur de marque japonaise «Suzuki» en l’occurrence,  d’une capacité de 100 chevaux. A cela s’est ajoutée la confiscation de onze jerricanes de carburant, d’équipements et autres objets de navigation et de surveillance ainsi qu’une quantité d’armes blanches prohibées. Suite à quoi, conclut le communiqué des services de sécurité de la wilaya d’Oran, a été entamée  une procédure judiciaire en vue de traduire les personnes incriminées devant la justice. Evoquant les motifs d’inculpation, la même source a cité le trafic illicite de migrants au sein d’un groupe criminel organisé, le projet de sortie illégale du territoire national dans le but d’obtenir un avantage financier direct au profit d’une ou plusieurs personnes, et enfin la non dénonciation et la participation au délit de trafic illicite de migrants. Au demeurant, ce dernier coup de filet porté aux réseaux criminels internationaux dans la wilaya  est une autre démonstration de force qui vient couronner les efforts quotidiens consentis par les différents corps de services de sécurité concernés par la lutte contre le trafic clandestin en mer, cette hémorragie qui désormais touche différentes catégories sociales, de genres et

d’âges. Il est également  un message fort adressé à ceux qui cherchent à exploiter la vulnérabilité des individus en quête d’une vie meilleure, mettant fin à leurs activités illégales.