Le Snapo condamne l’attaque dans une pharmacie à Bab Ezzouar: Derrière le fait divers, le drame des psychotropes

Le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) ainsi que le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) ont dénoncé fermement l’attaque barbare dont a fait l’objet une pharmacie à Bab Ezzouar par des individus armés d’épées. Il n’est pas nouveau que les pharmaciens se retrouvent en première ligne face aux violences, avec une agression en […]

Jul 27, 2024 - 23:00
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Le Snapo condamne l’attaque dans une pharmacie à Bab Ezzouar: Derrière le fait divers,  le drame des psychotropes

Le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) ainsi que le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) ont dénoncé fermement l’attaque barbare dont a fait l’objet une pharmacie à Bab Ezzouar par des individus armés d’épées. Il n’est pas nouveau que les pharmaciens se retrouvent en première ligne face aux violences, avec une agression en moyenne tous les jours.

Par Thinhinane Khouchi 
Le phénomène des agressions contre les pharmaciens n’est pas nouveau. Quotidiennement, les responsables, mais surtout les employés des pharmacies, sont victimes de violence  de la part de  délinquants consommateurs et trafiquants de drogue et de produits psychotropes. C’est ce qui s’est passé à Bab Ezzouar, où quatre individus munis d’armes blanches prohibées ont violemment attaqué une pharmacie lundi 22 juillet pour se procurer des psychotropes, selon les premiers éléments de l’enquête dévoilés vendredi par la police. Cinq pharmaciens ont été blessés dans cette agression «barbare» qui a choqué les pharmaciens et l’opinion publique en Algérie qui ont découvert ce crime via une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. Selon  le Dr Kamel Tabti, propriétaire de la pharmacie attaquée, «on a été victimes d’une tentative de meurtre. Un groupe de quatre personnes faisant partie d’une même famille sont venus vers 14 heures, pour soi-disant se faire servir une ordonnance. On leur a expliqué que ce n’était pas possible de les servir parce que certains médicaments manquaient». Et d’ajouter : «Ils ont commencé à insulter mon équipe, à la menacer, mais mon équipe a réussi à les faire sortir». «Trois heures après, ils sont revenus véhiculés avec des épées et la suite est dans la vidéo qu’on a partagée».  La Sûreté de la wilaya d’Alger a expliqué que l’enquête a permis d’identifier les agresseurs et de les arrêter en «peu de temps», a ajouté la police. Il s’agit de quatre membres issus d’une même famille, dont deux ont un précédent judiciaire. «Les enquêteurs ont abouti à la conclusion que cette attaque était liée à la tentative des assaillants de se procurer des substances psychotropes», selon le communiqué. Après leur arrestation, les quatre suspects seront déférés devant le tribunal territorialement compétent pour «constitution d’un gang de quartier ayant pour but de semer la terreur et d’agresser des citoyens en leur portant des coups, en les blessant intentionnellement avec des armes blanches, possession d’armes blanches de classe six sans justification légale, destruction volontaire de biens d’autrui, incitation et participation à la formation d’un gang de quartier avec usage d’armes blanches (épées, couteaux) dans le but d’agresser et de semer la terreur». Il est à noter que le  bureau national du Snapo  a indiqué dans un communiqué «dénoncer une lâche attaque à l’arme blanche qui s’est déroulée devant la fille de notre confrère» et exprimer sa totale solidarité au Dr Tabti. Le Snapo rappelle que «la profession de pharmacien d’officine est depuis quelques années la cible de délinquants consommateurs et trafiquants de drogue et de produits psychotropes», soulignant que certaines attaques «ont déjà conduit à des décès et des traumatismes indélébiles». Le syndicat estime que le pharmacien d’officine est «sérieusement menacé malgré l’arsenal juridique et règlementaire qui a permis sa dans son exercice au quotidien» et de considérer que  «les prestations et le service public qu’il  assure envers la population nécessitent des mesures complémentaires quant à sa protection». De son côté, le président du Conseil national de l’Ordre  des pharmaciens, Noureddine Mettioui, se dit  «choqué» par cette acte de barbarie et exprime son soutien  au Dr Tabti «en ces moment de douleurs physiques et psychologiques ainsi que ces employés dont un est dans un état grave à qui nous souhaitons un prompt rétablissement». Le président du Cnop a déclaré : «Nous saisirons les autorités compétentes pour la mise en place de tous les outils nécessaires pour renforcer la protection de nos confrères»  tout en préconisant une action commune Cnop-Snapo qui «s’avère indispensable pour dénoncer le vécu quotidien des pharmaciens qui assurent un service de santé publique», a-t-il rappelé. Pour le président du Cnop, «l’attaque des officines a atteint son paroxysme et  nous ne tolérerons plus ce types d’attaques», a-t-il encore dénoncé,  soulignant qu’«il est du droit des pharmaciens de bénéficier d’un arsenal juridique et réglementaire qui les protègent dans leur exercice quotidien»  et d’exiger des sanctions sévères à l’égard de «ces individus irrespectueux envers les citoyens».
T. K.

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