Mohamed Khaldi : « La Sonatrach nous a déjà accordé 25 mds»

L’arrivée du nouveau président du CSC/MCA, en la personne de Mohamed Khaldi, a apporté de la sérénité au club qui a traversé bien des turbulences. Pour faire face à ce défi, Khaldi n’avait pas d’autre alternative que d’accepter cette mission aussi ardue soit-elle, car en sa qualité d’ancien athlète du club, il ne pouvait refuser …

Aou 22, 2024 - 00:45
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Mohamed Khaldi : « La Sonatrach nous a déjà accordé 25 mds»

L’arrivée du nouveau président du CSC/MCA, en la personne de Mohamed Khaldi, a apporté de la sérénité au club qui a traversé bien des turbulences. Pour faire face à ce défi, Khaldi n’avait pas d’autre alternative que d’accepter cette mission aussi ardue soit-elle, car en sa qualité d’ancien athlète du club, il ne pouvait refuser de venir en aide au MCA qui agonisait.

Dans cet entretien, l’ancien spécialiste du 1 500 m a bien voulu répondre à nos questions sans détour. Evoquant la situation du club, la gestion anachronique de l’ancien bureau, son conflit avec la SSPA en passant par les objectifs immédiats dont le retour de l’équipe du handball parmi l’élite et les prévisions à court, moyen et long terme pour rendre le club ses lettres de noblesse.

Vous avez été désigné à la tête du Mouloudia dans une situation très difficile. Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter ce grand défi, surtout en gérant un club aussi complexe avec ses 16 sections ?
Avant tout, il faut savoir que j’ai passé plus de trente ans dans ce club où je l’ai représenté au niveau international. Le Mouloudia est un club historique de grande dimension. À un moment, nous avons failli le perdre lorsqu’il évoluait sous l’appellation du Groupe Sportif Pétrolier (GSP). Il perdait alors de son charisme et de son aura. Je ne vous cache pas que c’était une grande déception pour moi de voir le Mouloudia devenir GSP, même si j’étais jeune à l’époque. Grâce aux efforts conjoints, les sections ont été récupérées, mais par la suite, des problèmes sont survenus, portant préjudice au club, car les personnes en place n’étaient pas à la hauteur. Lorsque nous avons assisté à l’AG après l’intervention de la DJSL, les travaux de l’AG élective n’ont pas eu lieu pour des raisons bien connues. En tant que candidat, je devais me présenter conformément à la réglementation. Le lendemain, les pouvoirs publics ont décidé de me désigner à la tête du club. Je ne pouvais pas tourner le dos au Mouloudia ni refuser une décision des pouvoirs publics. C’était donc un devoir pour moi.

Comment le Mouloudia s’est-il retrouvé dans une impasse après la récupération des sections, malgré l’optimisme affiché lors de cette opération ?
Personnellement, j’étais à la tête de la section d’athlétisme. Je croyais que les gens qui dirigeaient le club aimaient vraiment le Mouloudia, mais à mon grand regret, ce n’était pas le cas. Ceux qui étaient à la tête du club après la récupération des sections n’avaient aucune relation avec le sport et n’ont pas compris que le MCA est le réservoir de l’équipe nationale. Des personnes ont profité de la situation pour se faire une carte de visite.

Les choses allaient-elles donc mal ?
Oui, le club allait droit vers le mur. En juillet 2023, on m’a informé que le Mouloudia était en danger et risquait de disparaître avec une gestion chaotique. La Sonatrach avait perdu toute confiance en les personnes en place et ne voulait plus entendre parler du club sportif amateur.

Quelle était la raison ?
La Sonatrach a toujours soutenu le Mouloudia et n’a ménagé aucun effort pour que le club réussisse. Cependant, avec une gestion catastrophique et des bilans financiers décevants, il était logique qu’elle perde confiance dans la personne qui gérait le club.

Quel a été votre constat lorsque vous avez pris vos nouvelles fonctions ?
Dès mon installation, j’ai discuté avec la DJSL et je n’ai posé aucune condition pour mener la mission, bien que difficile. J’ai seulement demandé du soutien, car je savais qu’il y avait de nombreux problèmes à régler. En commençant le travail, j’ai découvert des problèmes inimaginables. Je ne m’attendais pas du tout à cette situation.

Quelles étaient vos priorités ?
Il fallait avant tout regagner la confiance de la Sonatrach, partenaire du Mouloudia, ainsi que celle des athlètes, car l’ancien bureau leur avait menti. Nous avons donc tracé un programme et réorganisé les sections. Nous avons réussi à rétablir la confiance avec la Sonatrach et celle de nos athlètes.
Malgré la situation catastrophique que vous avez héritée, le MCA a réussi à gagner des titres, ce qui est un exploit. Comment expliquez-vous cela ?
Dieu merci, nous avons participé à toutes les compétitions, remportant des titres et obtenant de bons résultats. Il est à noter que plus de 50 % des athlètes qui ont représenté l’Algérie aux JO de Paris sont issus du Mouloudia, malgré tous les problèmes rencontrés.

La Sonatrach est-elle prête à aider le MCA ?
Oui, la Sonatrach est prête à aider le MCA. Lorsque vous présentez un programme ambitieux avec des compétences avérées pour son exécution, la Sonatrach ne ménage aucun effort pour vous soutenir. Nous avons établi un programme solide avec des prévisions budgétaires réalistes, formulant les besoins de manière rationnelle.

Quelles sont vos prévisions budgétaires ?
Nous avons détaillé les dépenses pour chaque section, y compris les salaires, la restauration, l’hébergement, les déplacements et les indemnités. Par exemple, la section volley-ball participera aux Championnats d’Afrique, ce facteur a donc été pris en compte dans nos prévisions. La section qui a bénéficié du plus gros budget est le handball, pour qu’elle puisse accéder à l’élite la saison prochaine. Nous avons besoin de joueurs chevronnés pour atteindre cet objectif.

En parlant du volet financier, il semble que vous allez réduire le nombre de sections. Est-ce vrai ?
C’est complètement faux. Nous allons même créer une nouvelle section, celle de futsal, un sport en vogue. Nous nous engagerons cette année en débutant la compétition en seconde division. Nacer Bouiche chapeaute le projet, et je suis convaincu que nous réussirons.

Quels sont vos objectifs à court terme ?
Nous avons établi des prévisions à court, moyen et long terme. Notre objectif principal est de rajeunir toutes les sections. Il faut avancer de manière progressive sur quatre années et atteindre les objectifs tracés, à savoir former des équipes compétitives sur des bases solides. Nous ne recherchons pas de résultats immédiats, à l’exception de l’équipe de handball masculine qui doit retrouver l’élite, ce qui explique le budget conséquent alloué à cette section. Cela ne signifie pas que nous allons laisser partir les athlètes que nous avons. L’ancien bureau a signé des contrats avec des athlètes moyennant des sommes élevées. Ils auraient dû savoir qu’ils ne pouvaient pas s’aligner sur les salaires du GSP. La valeur financière de certains athlètes a même doublé, et les dépenses de l’ancien bureau étaient largement au-dessus de ses moyens.

Vous allez donc réduire ces dépenses ?
Oui, en détaillant les dépenses pour chaque section, le budget prévisionnel ne sera en aucun cas dépassé. Je profite de cette occasion pour remercier infiniment la Sonatrach pour le budget de 25 milliards de centimes accordé pour le prochain exercice en tant que sponsor. Quant à nos prévisions budgétaires, elles avoisinent les 35 milliards de centimes. Nous signerons également avec des sponsors dans un avenir proche pour subvenir aux besoins du club

Comment comptez-vous procéder pour éponger les dettes du club ?
Effectivement, nous sommes confrontés à de grosses dettes héritées de l’ancien bureau, et le montant est choquant. Nous avons déjà réussi à payer certains créanciers, mais il nous reste toujours des dettes à honorer. Nous avons établi un échéancier pour éponger toutes ces dettes cumulées entre prestataires, athlètes et techniciens.
On laisse croire que certains athlètes sont en possession de chèques que l’ancien bureau a signés, à l’image de ceux de la section Judo.
Sachez que les judokas qui sont en possession de chèques signés par l’ancien bureau ont pris de l’argent bien qu’ils n’aient pas honoré leurs engagements. Certains d’entre eux ont brillé par leur absence. Cet été, des judokas sont venus me voir pour renouveler leurs contrats, chose que j’ai refusée car, sur un plan purement technique, ils n’ont pas été à la hauteur. Seuls les athlètes qui méritent de porter les couleurs du MCA seront engagés. Dans le cadre de notre politique, nous sommes en train de rajeunir nos équipes car il ne sert à rien de dépenser de l’argent pour jouer le maintien, comme cela a été le cas pour l’équipe de basketball qui a déboursé 6 milliards de centimes.

Si l’on revient à la section handball, jusqu’à présent, personne n’arrive à comprendre les raisons de la relégation de l’équipe seniors masculine, contrairementà l’équipe féminine qui a brillé lors de la saison passée.
La vision du responsable de la section handball était tellement grande que nous n’avons pas pu atteindre financièrement leurs objectifs. C’est donc la mauvaise gestion financière des dépenses qui a causé cette relégation. Des athlètes de cette section ont signé des contrats en contrepartie de sommes financières considérables, sans que le responsable de la section tienne compte du manque de moyens financiers pour les payer. Il y avait aussi des joueurs qui sont partis dès qu’ils n’ont pas été payés, sans parler du changement au niveau de l’encadrement technique. Ce sont donc tous ces paramètres qui ont précipité la relégation de l’équipe, car à un certain moment, il fallait gagner tous les matchs pour éviter le purgatoire, ce qui était impossible.

En parlant du gestionnaire de la section handball, M. Derouaz, il s’est plaint à la DJSL qui l’a débouté ?
Jusqu’à preuve du contraire, M. Derouaz est toujours responsable de la section handball. À l’issue de la saison, nous avons décidé de faire les changements que nous avons jugés utiles pour injecter du sang neuf dans la section, tout en respectant la réglementation. Nous avons donc agi dans le cadre de nos prérogatives, sans nous immiscer dans celles de M. Derouaz. Il a donc mené une action au niveau de la DJSL et du TAS, sans qu’il ne puisse avoir gain de cause. Je tiens aussi à vous faire savoir qu’il nous a demandé de lui rembourser la somme de 800 millions de centimes qu’il a dépensée pour la section handball, sans toutefois nous apporter les pièces justificatives nécessaires. Il dit qu’il a payé les joueurs, mais sans pour autant leur faire signer des décharges. En principe, il devait verser cet argent dans le compte du club comme le stipule la réglementation, pour qu’il y ait une traçabilité financière. On ne peut donc rembourser aucune personne sans qu’elle ne fournisse les documents nécessaires. Nous veillons à une gestion rigoureuse, dans le cadre du respect de la réglementation.

Si nous passons maintenant à l’assemblée générale, la tutelle a instruit tous les clubs le 25 juin dernier de tenir leur AG avant la fin du mois en cours pour le renouvellement du mandat olympique ?
Effectivement, nous allons tenir l’AG conformément à la réglementation, mais nous avons formulé le vœu de reporter la date de l’AG ordinaire et élective pour des raisons organisationnelles. Nous avons formulé notre demande, appuyée par des arguments tangibles, et la DJSL a donné une suite favorable à notre demande. Nous allons donc préparer notre assemblée générale qui sera suivie par le renouvellement des sections comme le stipule la réglementation avant de passer à l’organisation de l’AG élective.

Il y a des membres de l’AG qui crient à qui veut l’entendre qu’ils ont été exclus de la composante de l’assemblée générale de manière arbitraire ?
Ces personnes essaient d’induire l’opinion publique en erreur. Sachez que seule la DJSL est habilitée à établir la liste des membres de l’AG conformément aux dispositions réglementaires. Nous n’avons donc exclu personne. Ils n’ont qu’à introduire un recours s’ils ont droit à réintégrer la composante de l’AG.

Si nous parlons maintenant de la SSPA/MCA, certains laissent croire que vous avez refusé de signer la convention et que le Mouloudia risque de ne pas débuter le championnat ?
C’est archi faux. Nous avons élaboré la convention que nous avons envoyée au président du Conseil d’administration de la SSPA/MCA. Suivant l’article 15-73, nous avons demandé la somme de 28 milliards de centimes pour les deux prochains exercices, tenant compte des deux derniers bilans comme le stipule la réglementation. Afin de montrer notre bonne foi, j’ai envoyé une copie de la convention que j’ai signée, pour que le Mouloudia puisse être engagé en championnat. Ce n’est donc pas Khaldi qui va bloquer le MCA ; l’équipe de football est l’une de nos sections. Vous n’allez tout de même pas croire que nous allons bloquer nos sections. J’ai signé donc la convention sans attendre celle de la SSPA/MCA qui ne nous a pas répondu jusqu’à présent.

Pour conclure, allez-vous présenter votre candidature lors de la prochaine AGE ?
Le plus important pour moi est de terminer la préparation de la saison prochaine et de permettre à toutes les sections d’entamer la saison dans les meilleures conditions. Si le Mouloudia a besoin de moi, je me présenterai pour le prochain mandat olympique. Dans le cas où une autre personne se présenterait et pourrait faire mieux que moi, qu’elle soit la bienvenue.

K. M.

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