Apple renforce le contrôle parental : ce que cela signifie pour les enfants | Blog officiel de Kaspersky

Apple a mis à jour le contrôle parental sur ses appareils. Nous explorons le fonctionnement des nouvelles fonctionnalités, les vulnérabilités existantes et la nécessité d'une protection supplémentaire.

Mai 5, 2025 - 16:19
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Apple renforce le contrôle parental : ce que cela signifie pour les enfants | Blog officiel de Kaspersky

Au début de l’année, Apple a annoncé une série de nouvelles initiatives visant à créer un environnement plus sûr pour les enfants et les adolescents qui utilisent les appareils de l’entreprise. En plus de faciliter la configuration des comptes pour enfants, l’entreprise promet aux parents la possibilité de partager l’âge de leurs enfants avec les développeurs d’applications afin de contrôler le contenu qui leur est présenté.

Apple précise que ces mises à jour seront mises à la disposition des parents et des développeurs dans le courant de l’année. Dans cet article, nous analysons les avantages et les inconvénients des nouvelles mesures. Nous abordons également le rôle d’Instagram, de Facebook (et du reste de Meta) dans ce domaine, et discutons de la manière dont les géants de la technologie tentent de se décharger de leur responsabilité en matière de santé mentale des jeunes utilisateurs.

Avant les mises à jour : comment Apple protège actuellement les enfants

Avant de parler des innovations futures d’Apple, passons rapidement en revue le statu quo du contrôle parental sur les appareils Apple. L’entreprise a introduit son premier contrôle parental en juin 2009 avec la version 3.0 de l’iPhone, et l’a développé petit à petit depuis lors.

Dans l’état actuel des choses, les utilisateurs de moins de 13 ans doivent disposer d’un compte enfant spécial. Ces comptes permettent aux parents d’accéder aux fonctionnalités de contrôle parental intégrées aux systèmes d’exploitation Apple. Les adolescents peuvent continuer à utiliser un compte enfant jusqu’à l’âge de 18 ans, selon ce que leurs parents jugent approprié.

Comptes enfants sur les appareils Apple

À quoi ressemble actuellement le centre de gestion des comptes enfants d’Apple. Source

Passons maintenant aux nouveautés. L’entreprise a annoncé une série de modifications à son système de comptes enfants concernant la vérification du statut parental. De plus, il sera désormais possible de modifier l’âge d’un enfant si celui-ci a été saisi de façon incorrecte. Auparavant, pour les comptes d’utilisateurs de moins de 13 ans, ce n’était même pas une option : Apple suggérait d’attendre « que le compte vieillisse naturellement ». Dans les cas limites (comptes dont l’âge est légèrement inférieur à 13 ans), vous pouvez essayer une solution consistant à modifier la date de naissance, mais ces astuces ne seront bientôt plus nécessaires.

Mais l’amélioration la plus importante concerne peut-être la simplification de la création de ces comptes enfants. Désormais, si les parents ne configurent pas un appareil avant que leur enfant de moins de 13 ans commence à l’utiliser, celui-ci peut le faire lui-même. Dans ce cas, Apple appliquera automatiquement des filtres de contenu Web adaptés à l’âge et n’autorisera que les applications préinstallées, telles que Notes, Pages et Keynote.

Lorsqu’il se rendra pour la première fois sur l’App Store pour télécharger une application, l’enfant sera invité à demander à un parent d’effectuer l’installation. D’autre part, tant que le consentement parental n’a pas été donné, ni les développeurs d’applications ni Apple ne peuvent collecter de données à propos de l’enfant.

À ce stade, même les parents les moins férus de technologie pourraient se poser une question logique : que se passe-t-il si mon enfant saisit un âge incorrect lors de la configuration ? Disons, 18 au lieu de 10. Les coins les plus obscurs du Web ne vont-ils pas leur devenir accessibles ?

Comment Apple compte résoudre le problème de la vérification de l’âge

La plus importante des nouvelles initiatives annoncées par Apple début 2025 vise à résoudre le problème de la vérification de l’âge en ligne. La société propose la solution suivante : les parents pourront sélectionner une catégorie d’âge et autoriser le partage de ces informations avec les développeurs d’applications lors d’une installation ou d’une inscription.

Ainsi, au lieu de compter sur les jeunes utilisateurs pour saisir honnêtement leur date de naissance, les développeurs pourront utiliser la nouvelle API « Tranche d’âge déclarée ». En théorie, les créateurs d’applications pourront également utiliser les informations relatives à l’âge pour orienter leurs algorithmes de recommandation afin d’éviter les contenus inappropriés.

Grâce à l’API, les développeurs ne connaîtront que la tranche d’âge de l’enfant, et non sa date de naissance exacte. Apple promet également que les parents pourront révoquer à tout moment l’autorisation de partager les informations relatives à l’âge.

Dans la pratique, l’accès à la catégorie d’âge deviendra une autorisation supplémentaire que les jeunes utilisateurs pourront donner (ou, plus probablement, ne pas donner) aux applications – tout comme les autorisations d’accès à l’appareil photo et au microphone, ou le suivi des actions de l’utilisateur dans les différentes applications.

C’est là que réside le principal défaut de la solution. Pour l’instant, Apple ne garantit pas que si un utilisateur refuse l’accès à la catégorie d’âge, il ne pourra pas utiliser l’application téléchargée.

À l’heure actuelle, la décision revient aux développeurs d’applications, car il n’y a pas de conséquences juridiques à permettre aux enfants d’accéder à des contenus inappropriés. En outre, de nombreuses entreprises cherchent activement à élargir leur jeune public, car les enfants et les adolescents passent beaucoup de temps en ligne (voir plus loin).

Enfin, mentionnons la dernière innovation d’Apple : l’entreprise a mis à jour son système de classification par âge. Il comprendra désormais cinq catégories : 4+, 9+, 13+, 16+ et 18+. Pour reprendre les termes de l’entreprise, « ce système permettra aux utilisateurs de mieux comprendre le caractère approprié d’une application et aux développeurs d’évaluer leurs applications de manière plus précise ».

Le nouveau système de classification par âge d'Apple

Apple a mis à jour son système de classification par âge : il comprendra désormais cinq catégories. Source

Apple et Meta en désaccord sur la responsabilité de la sécurité des enfants en ligne

Le problème de la vérification de l’âge d’un enfant en ligne est depuis longtemps un sujet brûlant. L’idée de devoir présenter une pièce d’identité chaque fois que l’on veut utiliser une application n’est évidemment pas très enthousiasmante.

En même temps, croire tous les utilisateurs sur parole, c’est s’exposer à des problèmes. Après tout, même un enfant de 11 ans peut comprendre comment modifier son âge pour s’inscrire sur TikTok, Instagram ou Facebook.

Les développeurs et les boutiques d’applications préfèrent trop souvent se rejeter mutuellement la responsabilité de la vérification de l’âge des enfants. Parmi les premiers, Meta se fait particulièrement entendre en défendant l’idée que la vérification de l’âge est du ressort des boutiques d’applications. Alors que ces dernières, en particulier Apple, insistent sur le fait que la responsabilité incombe aux développeurs d’applications.

Nombreux sont ceux qui considèrent les nouvelles initiatives d’Apple en la matière comme un compromis. La société Meta elle-même s’exprime à ce sujet :

« Les parents nous signalent qu’ils veulent avoir le dernier mot sur les applications que leurs enfants utilisent, et c’est pourquoi nous soutenons une législation qui exige que les boutiques d’applications vérifient l’âge de l’enfant et obtiennent l’approbation des parents avant que leur enfant ne télécharge une application ».

De belles paroles, certes, mais peut-on s’y fier ?

La sécurité des enfants n’est pas la priorité : pourquoi ne pas faire confiance aux géants de la technologie

Confier la sécurité en ligne des enfants à des entreprises qui tirent directement profit de la nature addictive de leurs produits ne semble pas être la meilleure approche. Des fuites provenant de Meta, dont nous avons cité les déclarations sur la solution d’Apple, ont montré à plusieurs reprises que l’entreprise cible délibérément les jeunes utilisateurs.

Par exemple, dans son livre Careless People, Sarah Wynne-Williams, ancienne directrice des politiques publiques mondiales chez Facebook (aujourd’hui Meta), raconte comment, en 2017, elle a appris que l’entreprise invitait les annonceurs à cibler les adolescents âgés de 13 à 17 ans sur l’ensemble de ses plateformes, y compris Instagram.

À l’époque, Facebook commercialisait la possibilité de diffuser des publicités auprès des jeunes les plus vulnérables sur le plan psychologique, lorsqu’ils se sentaient « sans valeur », « peu sûrs d’eux », « stressés », « perdus », « anxieux », « stupides », « inutiles » et  « incapables ». Dans la pratique, cela signifiait, par exemple, que l’entreprise suivait le moment où les adolescentes supprimaient leurs selfies afin de leur montrer des publicités pour des produits de beauté.

Une autre fuite a révélé que Facebook recrutait activement des employés pour développer des produits destinés aux enfants dès l’âge de six ans, dans le but d’élargir sa base de consommateurs. Tout cela rappelle un peu les méthodes utilisées par les fabricants de tabac dans les années 1960.

Apple n’a jamais non plus accordé une grande importance à la sécurité en ligne des enfants. Pendant longtemps, ses contrôles parentaux étaient assez limités, et les enfants eux-mêmes n’hésitaient pas à en exploiter les failles.

Ce n’est qu’en 2024 qu’Apple a enfin comblé une faille permettant aux enfants de contourner les contrôles en saisissant une phrase dénuée de sens dans la barre d’adresse de Safari. Il n’en fallait pas plus pour désactiver les contrôles de temps d’écran pour Safari, permettant ainsi aux enfants d’accéder à n’importe quel site. La vulnérabilité a été signalée pour la première fois en 2021, et il a fallu trois ans à l’entreprise pour réagir.

Contrôle du contenu : ce qui aide vraiment les parents

Les experts en psychologie des enfants s’accordent à dire que la consommation excessive de contenus numériques est néfaste pour la santé psychologique et physique des enfants. Dans son livre The Anxious Generation (2024), le psychologue américain Jonathan Haidt décrit comment l’utilisation des smartphones et des réseaux sociaux par les adolescentes peut conduire à la dépression, à l’anxiété et même à l’automutilation. Dans le cas des garçons, Haidt souligne les dangers d’une surexposition aux jeux vidéo et à la pornographie pendant leurs années de croissance.

Apple a peut-être fait un pas dans la bonne direction, mais cela ne servira à rien si les développeurs d’applications tierces décident de ne pas jouer le jeu. Et comme l’illustre l’exemple de Meta, il est trop tôt pour se fier à leur honnêteté et à leur intégrité.

Ainsi, malgré les innovations d’Apple, si vous avez besoin d’un coup de main… comptez principalement sur vous. Si vous souhaitez garder le contrôle sur le contenu que votre enfant consomme en ligne, avec un minimum d’interférence dans sa vie, ne cherchez pas plus loin que notre solution de contrôle parental.

Kaspersky Safe Kids vous permet de consulter des rapports détaillant l’activité de votre enfant dans les applications et en ligne de manière générale. Vous pouvez les utiliser pour personnaliser les restrictions et prévenir la dépendance numérique en filtrant les contenus inappropriés dans les résultats de recherche et, si nécessaire, en bloquant des sites et des applications en particulier.

Quelles sont les autres menaces en ligne auxquelles les enfants sont confrontés et comment les neutraliser ? Lectures conseillées :

Bien choisir : un guide pour le premier un appareil mobile de votre enfant

Conseils de sécurité pour la rentrée scolaire

Risques liées à la rentrée des classes : les gadgets

Menaces liées à la rentrée des classes : réseaux sociaux

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